Pour l’heure, la valeur du VEMS1 (volume expiré maximal à 1 seconde) n’est diagnostiqué qu’au-delà de 75% des petites voies aériennes atteintes. De nouveaux paramètres commencent donc à être utilisés alternativement : en spirométrie, le rapport entre VEMS3 et VEMS6 (volumes expirés à 3 et 6 secondes) doit correspondre à des valeurs minimales établies comme étant normales, et par exemple à >0,93 ou >0,89 aux âges de 40 et 80 ans respectivement. Aussi, des études ont décrit que, parmi une cohorte de patients fumeurs ou ex-fumeurs, ceux qui avaient un rapport inférieur à cette limite avaient un risque accru de piégeage aérien, de symptômes respiratoires et de réduction du périmètre de marche à 6 minutes. Une autre étude conduite dans une population comparable a montré que les sujets qui avaient un rapport VEMS3/VEMS6 anormal avaient un risque supérieur de développer une BCPO, une exacerbation de BPCO et ce dans un délai plus court, bien que la valeur VEMS/CVF post-bronchodilatation était normale. Le paramètre D est aussi une nouvelle mesure de spirométrie qui caractérise la dynamique de la courbe débit-volume à la fin de l’expiration, les valeurs normales devant être inférieures à une valeur seuil de -3,15. De la même façon, au sein d’une cohorte BPCO, une valeur D anormale est associée à un risque supérieur d’exacerbation et de décès. L’oscillométrie, qui reste encore insuffisamment utilisée, a été décrite comme favorisant le diagnostic précoce de la BPCO, les exacerbations de l’asthme et de la BPCO et comme étant corrélée aux scores de symptômes dans les deux pathologies. Deux valeurs spécifiques ont été décrites comme utiles : R5-20 qui mesure la résistance des voies aériennes (valeurs d’autant plus élevées que les voies sont petites) et AX, qui caractérise les propriétés élastiques et donc reflète la restriction ou l’obstruction. Pour une prise en charge adaptée L’atteinte des petites voies aériennes étant posé, quel choix thérapeutique ? La nature des médicaments et du dispositif d'inhalation est cruciale. De manière schématique, plus le diamètre des particules est faible, plus la dose totale de médicament administrée pénètre profondément le tissu des voies respiratoires, tandis que les particules les plus grosses se déposent plus facilement dans la trachée et les voies aériennes supérieures. Plusieurs types de formulation extrafine ont été développées : corticostéroïdes inhalés (CSI) seuls, combinés à un agoniste β2 à longue durée d'action (ciclésonide, formotérol) avec ou sans antagoniste muscarinique à longue durée d'action (glycopyrronium), combinaison glycopyrrolate/formotérol. Ces formulations semblent réduire le taux d’exacerbations par rapport à des traitements équivalents délivrés en aérosol conventionnels, avec une meilleure stabilité de l’efficacité du traitement au cours du temps. Au sommaire de ce dossier :
-Changement climatique, prise en charge de l'asthme, HTAP… Que retenir du congrès européen de pneumologie
-Asthme et allergies : comment pollution et changement climatique vont bouleverser l'épidémiologie
-Asthme : les recommandations européennes affinent la place de l'association fixe CSI/formotérol à la demande
-Pneumopathies : les bénéfices larges de la vaccination, au-delà du poumon
-HTAP : le sotatercept ouvre une nouvelle ère thérapeutique
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