Les infirmières peuvent désormais vacciner les plus de 16 ans sans prescription
"C'est un premier pas vers plus d'autonomie pour la profession et, pour nos concitoyens, la garantie d'un accès renforcé à la prévention", s'est félicité le président de l'Ordre des infirmiers, Patrick Chamboredon, après la parution d'un décret élargissant les compétences vaccinales des IDE. Les quelque 600 000 infirmières pourront désormais administrer "sans prescription médicale préalable", en plus du vaccin contre la grippe saisonnière (depuis 2018), les vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, les papillomavirus humains, les infections invasives à pneumocoque, les virus de l'hépatite A et B, les méningocoques de sérogroupe A, B, C, Y et W et la rage. Cette extension fait suite à une recommandation, en janvier dernier, de la HAS qui avait toutefois exclu les vaccins contre le méningocoque B et la rage. Un arrêté publié conjointement précise que l'infirmière peut vacciner les personnes majeures, ainsi que les personnes mineures âgées de 16 ans et plus "pour lesquelles ces vaccinations sont recommandées dans le calendrier des vaccinations en vigueur", "à l'exception des personnes présentant des antécédents de réaction allergique sévère à l'ovalbumine ou à une vaccination antérieure". A des fins de traçabilité, l'infirmière doit inscrire dans le carnet de santé ou carnet de vaccination et le DMP du patient son identité, la dénomination du vaccin administré, la date et le numéro de lot. A défaut, elle inscrit les mêmes informations dans le dossier de soins infirmiers et "délivre à la personne vaccinée une attestation de vaccination qui comporte ces informations".
Plusieurs textes parus au Journal officiel ce même jour élargissent également les compétences vaccinales des pharmaciens et des sages-femmes. Après avoir fait leurs preuves dans le cadre des campagnes de vaccination contre le Covid et contre la grippe, les officinaux sont désormais habilités à vacciner contre les mêmes pathologies que les infirmières, mais une prescription médicale reste nécessaire pour l'instant. "Pour pouvoir les prescrire, nous attendons un avis de l'agence du médicament", récemment saisie par le ministre de la Santé Olivier Véran, a expliqué à l'AFP Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. Le feu vert est escompté d'ici au 1er octobre, date d'entrée en vigueur de la nouvelle convention pharmaceutique, qui prévoit des rémunérations spécifiques pour cet acte, réalisé avec ou sans prescription. Les sages-femmes, qui peuvent prescrire et administrer plusieurs vaccins aux femmes, aux nouveau-nés et à leur entourage depuis 2016, voient la liste des pathologies concernées complétée pour inclure les vaccins autorisés aux infirmières et aux pharmaciens.
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