L’Observatoire international des prisons - section française, garde-fou essentiel du respect des droits humains, a besoin de nous !
Acteur associatif indépendant, l’OIP, Observatoire international des prisons - section française, connaît de sérieuses difficultés financières susceptibles de réduire considérablement sa capacité d’intervention et d’action.
Jour après jour, l’OIP s’emploie à informer, documenter et sensibiliser l’opinion et les pouvoirs publics sur les manquements aux droits fondamentaux en milieu carcéral, à mener des actions judiciaires pour les faire cesser, et à accompagner les personnes détenues dans la compréhension et l’accès à leurs droits.
Parmi les milliers de sollicitations de personnes détenues reçues par la permanence de l’OIP chaque année, près du quart concerne l’accès à la santé. Car malgré les progrès majeurs réalisés depuis la loi de janvier 1994 confiant les soins et la prévention en prison à des équipes hospitalières rattachées au ministère de la santé, l’accès à des soins équivalents à ceux de la population libre est aujourd’hui loin d’être une réalité. L’intervention des équipes soignantes est régulièrement entravée par des contraintes sécuritaires souvent excessives, alors que la population détenue cumule les inégalités sociales de santé qui l’exposent à de plus fréquentes morbidités.
L’OIP œuvre pour l’accès aux soins des personnes détenues, communique et alerte les pouvoirs publics sur les faits attentatoires à ce droit fondamental, réalise des analyses et rapports sur les questions de santé afin de contribuer à l’évolution des politiques publiques, met à disposition des soignants intervenant en détention le Guide du prisonnier et organise des formations.
Garde-fou essentiel contre toutes les formes d’abus et d’arbitraire, l’OIP est aujourd’hui fragilisé par sa situation financière. Les financements publics ne représentent plus qu’une très faible part de ses ressources (moins de 20% en 2023, contre 55% il y a dix ans) et la mobilisation pour obtenir d’autres financements pérennes est devenue un enjeu de tous les instants pour l’association.
Les personnes détenues ont vocation à réintégrer notre société : la difficile continuité des soins à leur sortie de prison constitue une atteinte supplémentaire au droit à la santé. Nous, médecins et autres professionnels du secteur sanitaire, même n’exerçant pas en prison, sommes tous concernés pour assurer au mieux ce suivi.
En soutenant l’OIP, nous agissons collectivement pour la dignité, les droits humains et pour la santé des personnes détenues !
Pour en savoir plus sur la situation et faire un don : https://oip.org/oip-menace/
Signataires :
Béatrice Carton, médecin généraliste, présidente de l’APSEP (Association des Professionnels de Santé Exerçant en Prison)
Pascale Giravalli, psychiatre de secteur, Présidente de l’ASPMP (Association des Secteurs de Psychiatrie en milieu Pénitentiaire)
Anne Dulioust, médecin interniste, ex-cheffe de pôle à l’EPSNF (Etablissement Public de Santé National de Fresnes)
François Bourdillon, médecin de santé publique
Antoine Lazarus, professeur de médecine honoraire
Christophe Michon, médecin de santé publique
Florence Rigal, médecin, présidente de Médecins du Monde France
Willy Rozenbaum, professeur émérite de médecine, président du COREVIH Ile de France Est
Didier Sicard, professeur émérite de médecine à l’université Paris Cité
Florence Thune, directrice générale de Sidaction
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