FMC : 10 points clésKératose actinique

D’origine solaire, la kératose actinique présente un risque de transformation en carcinome épidermoïde important.

28/02/2020 Par Dr Pierre Francès
  1. 01
    Point formation n°1

    La kératose actinique est une dermatose fréquente survenant le plus souvent chez les sujets de plus de 70 ans, mais elle peut apparaître dès 40 ans. Elle se caractérise par le développement de kératinocytes atypiques au niveau de la partie inférieure de l’épiderme.

  2. 02

    Le premier facteur incriminé est l’exposition solaire cumulée. Les sujets ayant un phototype clair sont plus fréquemment concernés, tout comme les sujets ayant bénéficié d’un traitement immunosuppresseur. Certains patients ayant une maladie génétique comme le xeroderma pigmentosum ou l’albinisme sont aussi plus fréquemment touchés.

  3. 03

    Les zones concernées sont celles le plus souvent exposées au soleil : face, cuir chevelu, oreilles, avant-bras, dos des mains, cou, face antérieure des jambes.

  4. 04

    Cliniquement, en phase initiale, on peut observer des zones de rougeur et des télangiectasies mal définies. Par la suite, des squames fines adhérentes de couleur blanc-jaune se développent à la surface de l’épiderme. Leur taille varie le plus souvent de 1 à 5 mm de diamètre.
    Les squames prennent par la suite un aspect rugueux (comme des croûtes). Dans certains cas, un papillome corné peut se former. Les lésions peuvent devenir coalescentes et donner de grands placards dont la base est parfois érythémateuse. Des kératoses actiniques sont parfois pigmentées, et une confusion avec un lentigo solaire ou un mélanome in situ est possible. Au pourtour de ces lésions, on observe généralement des manifestations en rapport avec une exposition solaire intensive : lentigos actiniques, rides, élastose, maladie de Favre et Racouchot.

  5. 05

    La chéilite actinique est une variante de la kératose actinique qui se caractérise par une dysplasie des kératinocytes (le plus souvent de la lèvre inférieure). Il existe dans cette situation une hyperkératose très centrée mais surtout une irrégularité des bords du vermillon de la lèvre.

  6. 06

    Au niveau histologique, il est mis en évidence une modification de la structure épidermique avec de nombreux kératinocytes dysplasiques. Au niveau de la couche cornée, on note une hyperkératose para- ou orthokératosique, et l’existence d’une acanthose.

  7. 07

    La kératose actinique est une lésion précancéreuse. Elle peut évoluer de diverses manières : rémission spontanée, persistance, évolution péjorative. Son potentiel de transformation maligne (carcinome épidermoïde) est d’environ 10 % des cas. Le risque est majoré chez le patient ayant des antécédents de cancer cutané, ainsi qu’en cas de kératoses actiniques multiples.

  8. 08
    Point formation n°8

    Le traitement curatif repose sur :
    – le traitement local avec application de crème à base de 5-FU, d’imiquimod à 5 %, ou de diclofénac à 3 %. En ce qui concerne le 5-FU, les lésions disparaissent dans 75 % des cas. Cependant, il expose le sujet à certains effets secondaires (irritation cutanée parfois sévère) ;
    – la cryothérapie avec l’azote liquide qui permet une destruction des kératoses actiniques dans plus de 80 % des cas. Il est préconisé surtout dans les formes peu étendues ;
    – la photothérapie dynamique qui associe l’application d’un topique sensibilisant et une séance d’illumination avec une lampe LED. L’énergie lumineuse est responsable de la destruction cellulaire dysplasique. Elle est utilisée préférentiellement dans les kératoses et chez les sujets âgés ;
    – d’autres traitements peuvent être proposés : le laser ablatif (laser YAG et CO2) ; la dermabrasion (surtout pour les formes multiples du cuir chevelu).

  9. 09

    Le mébutate d’ingénol a récemment perdu son AMM dans cette indication en raison du risque d’augmentation des cancers cutanés.

  10. 10

    Concernant la prévention, il est fondamental d’observer régulièrement les lésions cutanées (au moins une fois par an) pour rechercher tout signe suspect. Elle repose aussi, bien entendu, sur la protection solaire (vêtements adaptés, écrans solaires...).

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