Le traitement de l’insuffisance surrénale, même s’il est assez simple, reste imparfait. En effet, malgré une substitution par les glucocorticoïdes, les patients ayant une insuffisance surrénale ont une réduction de leur espérance de vie et de la qualité de vie.
Dans une enquête menée dans différents pays d’Europe, une équipe britannique, allemande, suédoise et néerlandaise a tenté de décrire la façon dont la substitution surrénalienne était faite chez des patients ayant une insuffisance surrénale, dans le cadre de l’étude "European Adrenal Insufficiency Registry (EU-AIR)". Une étude prospective, internationale, multicentrique observationnelle, initiée en août 2012. Son objectif était de suivre la sécurité à long terme d’un traitement substitutif par les glucocorticoïdes en pratique clinique habituelle en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suède et au Royaume-Uni. L’analyse a inclus 1 166 patients ayant une insuffisance surrénale primaire ou une insuffisance corticotrope. La durée moyenne de la maladie était de 16.1 ± 11.6 ans et les patients recevaient un traitement substitutif par les glucocorticoïdes à long terme. La plupart des patients (87.4 %) recevaient de l’hydrocortisone. La dose la plus fréquemment administrée, c’est-à-dire prise par 42.2 % des patients, était une dose allant de 20 à 25 mg par jour. 12.6 % des patients recevaient des doses ≥ 30 mg par jour. L’hydrocortisone était prise une fois par jour par 5 % des patients, 2 fois par jour par 48.7 % des patients, 3 fois par jour par 43.6 % et 4 fois par jour chez 2.1 % des patients. Les patients qui avaient une insuffisance surrénale primitive (maladie d’Addison) recevaient des doses de substitution supérieures à ceux qui avaient une insuffisance surrénale secondaire (corticotrope) : 23.4 ± 8.9 versus 19.6 ± 5.9 mg par jour). Vingt-cinq types de traitements différents étaient utilisés ! Il y a donc une hétérogénéité significative dans le type, la dose, la fréquence et le moment de l’administration des glucocorticoïdes en pratique quotidienne. Ceci reflète l’individualisation de la dose nécessaire en présence des symptômes des patients et de leur mode de vie, en l’absence de données permettant de connaître réellement le mode d’administration optimal du traitement substitutif par les glucocorticoïdes.
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