Il y a comme une dissonance entre les annonces d’Emmanuel Macron et les chiffres du Syndicat national des médecins remplaçants des hôpitaux. Lors d’une allocution télévisée, ce lundi 17 avril à 20 heures, le chef de l’Etat a promis de "désengorger" les services d’urgence "d’ici fin 2024". Une projection dans un avenir radieux qui détonne. Deux semaines après la mise en application de la loi Rist, encadrant les rémunérations des médecins intérimaires, nombreux sont les hôpitaux à être en difficulté. Selon une liste non exhaustive établie par le SNMRH, 70 services hospitaliers seraient fermés (à la date du 17/04), en majorité des services d’urgence mais aussi de pédiatrie, de gastroentérologie, de médecine, etc. De nombreux SMUR seraient également à l’arrêt, faute de médecins pour fonctionner. "En 48h, on a relevé 20 fermetures supplémentaires", écrit le syndicat dans un tweet publié hier soir. Plus de 20 autres services seraient par ailleurs en grande difficulté, alerte le SNMRH.
Nouvelle mise à jour du 17 Avril :
En 48 h on a relevé 20 fermetures supplémentaires:
Soit 70 SERVICES FERMÉS et + de 20 services en grande difficulté. Nous sommes désemparés de recenser ces fermetures que nous avions annoncées@FrcsBraun avez-vous conscience des conséquences ? pic.twitter.com/3vLDATk9b1— SNMRH (@cdmrehp) April 17, 2023
"Il n'y a pas de service qui va fermer de façon sèche", avait pourtant promis le ministre de la Santé, François Braun, le 3 avril – jour de la mise en application de la loi Rist, sur le plateau de RMC et BFMTV. Le locataire de l’avenue de Ségur avait par ailleurs indiqué que "des solutions" avaient été trouvé "pour les trois premières semaines d’avril" pour "tous les services". Une illusion, pointe le Syndicat national des médecins remplaçants des hôpitaux.
Engagé dans un bras de fer avec l’exécutif, le syndicat a saisi le Conseil d’Etat, demandant l’annulation de l’instruction ministérielle de l'instruction ministérielle du 17 mars dernier qui vise l'application des dispositions de la loi Rist, qui "fait s’effondrer l’hôpital public". L’audience a été fixée au mardi 2 avril prochain à 11h, a indiqué ce mardi le SNMRH, se réjouissant de la réactivité de la plus haute juridiction administrative française. "Les médecins ont tous marqué leur attachement profond aux hôpitaux publics", en particulier lors de l’épidémie de Covid, "et le ministère se met dans une impasse dramatique pour les patients en voulant agir par autoritarisme. Il doit retrouver raison et admettre qu’il ne peut construire l’hôpital de demain en agissant contre les principaux acteurs que sont les médecins", a déclaré le président du syndicat, le Dr Éric Reboli, dans ce communiqué.
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