Alors que le laboratoire Abbott est en discussion depuis mi-2016 pour le remboursement de son lecteur de glycémie innovant car sans piqûre, FreeStyle Libre, Gérard Raymond, le président de la Fédération française des diabétiques dénonce, devant les négociations qui trainent "une médecine à deux vitesses".
Pourquoi se piquer quand on peut scanner ! Les lecteurs de glycémie de nouvelle génération permettent d'effectuer une mesure flash du taux de glucose sans lancette, sans piqûre. Le capteur composé d'une pastille jetable de la taille d'une pièce de 2 euros s’applique sur la peau, sur le haut du bras et contient une puce. Il est conçu pour rester en place jusqu’à quatorze jours. Le patient lit, même à travers les vêtements, son taux de glucose à l'aide d'un scanner de poche équipé d'un petit écran. Ce dernier affiche le taux de glucose en temps réel, les valeurs de glucose des huit dernières heures et une flèche de tendance indiquant la direction prise par le taux de glucose sans avoir recours à l’habituel prélèvement sanguin au bout des doigts, ce qui le différencie des systèmes actuels d’autosurveillance du diabète. Ce système d’autosurveillance de mesure de la glycémie commercialisé par Abbott sous le nom de FreeStyle Libre représente une vraie révolution. Ce nouveau dispositif facilite en effet grandement la vie des diabétiques. Et depuis février 2016, le système FreeStyle Libre est autorisé à partir pour les enfants, de l’âge de 4 ans et jusqu’à 17 ans. Le laboratoire Abbott a demandé le remboursement de ce dispositif mais la discussion débutée mi-2016 avec l’Assurance maladie pour fixer un prix n’aboutit pas. Le laboratoire pharmaceutique commercialise déjà en France son produit à 1500 euros par an, quand le payeur public propose un prix d’environ 650 euros par an, le tarif des principaux dispositifs aujourd'hui. Les patients n'en peuvent plus d'attendre, insiste Gérard Raymond, le président de l'Association française des diabétiques (AFD) interrogé par Les Echos (16 mars 2016) : "C'est une innovation capitale, car on n'a plus besoin de se piquer quatre ou cinq fois par jour le bout du doigt pour contrôler sa glycémie. La surveillance est permanente, non invasive, et vous pouvez véritablement devenir acteur de votre santé, souligne-t-il. Nous sommes très mécontents des négociateurs, notamment de l'industriel qui profite de sa situation de monopole", ajoute Gérard Raymond, qui dénonce "une médecine à deux vitesses". 25 000 personnes ont adopté le système d’Abbott et paient de leur poche les consommables (la pastille à placer sur le bras), qui coûtent 120 euros par mois (59,90 euros TTC le capteur, qui doit être changé tous les quatorze jours).
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