Après l’arrêt de contraceptifs au long cours, la fécondité peut être diminuée mais pas de façon durable

27/11/2020 Par Pr Philippe Chanson
Gynécologie-Obstétrique
Dans le monde, environ 22 % des femmes en âge d’avoir des enfants utilisent une contraception hormonale. On dispose de peu d’études épidémiologiques sur les effets des contraceptifs sur la fertilité ultérieure et la recherche sur l’utilisation des contraceptifs et la fertilité s’est principalement intéressée aux effets des contraceptifs oraux alors que l’on dispose de peu de données sur les contraceptifs réversibles à longue durée d’action.

L’étude citée en référence et publiée dans le dernier numéro du British Medical Journal s’est donnée pour objectif d’évaluer l’association entre l’utilisation de toute une série de méthodes contraceptives et la fertilité ultérieure. Il s’agit d’une étude de cohorte prospective menée entre 2007 et 2019, au Danemark et aux Etats-Unis auprès de 17 954 femmes qui avaient essayé de concevoir jusqu’à 6 cycles menstruels au moment de l’étude. Au début de l’étude, les participantes indiquaient leurs antécédents de contraception ainsi que leurs caractéristiques personnelles médicales et leur mode de vie. Le critère d’évaluation principal était la grossesse survenue dans les 12 mois suivants. Environ 38 % des femmes (6 735) avaient utilisé récemment une contraception orale, 13 % (2 398) des contraceptifs oraux à longue durée d’action réversible et 31 % (5 497) des méthodes barrières. Les femmes qui avaient récemment arrêté leurs contraceptifs oraux, l’anneau contraceptif ou les méthodes contraceptives réversibles à longue durée d’action, ont eu un petit retard, à court terme, du retour à la fertilité en comparaison de celles qui ont utilisé des méthodes barrières. L’utilisation des contraceptifs injectables était associée à une diminution de la fécondabilité en comparaison de l’utilisation des méthodes barrières (rapport de fécondabilité = 0.65 ; IC 95 % = 0.47 à 0.89). Les utilisatrices de contraceptifs injectables avaient le retard le plus long dans le retour à une fertilité normale (5 à 8 cycles menstruels) suivies par les utilisatrices de patchs de contraceptifs (4 cycles), les utilisatrices de contraceptifs oraux ou d’anneaux contraceptifs (3 cycles) et les utilisatrices de dispositifs intra-utérins hormonaux ou au cuivre et d’implants contraceptifs (2 cycles). La durée d’utilisation des contraceptifs oraux n’était pas associée à la fécondabilité. En conclusion, en fonction du type de contraceptif utilisé, on observe un certain délai dans la fécondité après l’arrêt de ces contraceptions ; les effets sont mineurs et ne sont pas prolongés.

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

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Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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