Rougeole : le rôle essentiel de l’immunité de groupe

28/06/2018 Par Marielle Ammouche
Infectiologie

Malgré une baisse du nombre de cas hebdomadaires, la rougeole a encore fait une victime, un sujet de 26 ans ; et une autre personne de 17 ans est actuellement dans un état grave avec "un pronostic réservé" affirme Santé publique France, dans son dernier bulletin hebdomadaire.

  Tous deux étaient immunodéprimés, non vaccinés, et ont probablement été contaminés par un proche non vacciné. Ces situations soulignent l’importance de l’immunité de groupe et de la vaccination de l’entourage des sujets à risque de forme grave et/ou ayant une contre-indication à ce vaccin vivant atténué (déficit immunitaire, congénital ou acquis ; allergies à la néomycine ou à tout constituant du vaccin ; grossesse). Globalement, la couverture vaccinale est insuffisante chez les nourrissons (79% avec deux doses de vaccin au lieu des 95% nécessaires), les enfants et les jeunes adultes. Aucun département n’atteint le taux requis de 95% de couverture vaccinale (CV) à 2 ans pour les 2 doses de vaccin permettant d’interrompre la circulation du virus. Seuls 7 départements ont une couverture comprise entre 85% et 90% ; tous les autres ayant une CV inférieure à 85%. Or 88 % des cas de rougeole sont survenus chez des sujets non ou mal vaccinés. L’épidémie qui sévit depuis novembre 2017 a été responsable de 2567 cas déclarés depuis le 6 novembre 2017. On observe actuellement une baisse du nombre de l’incidence hebdomadaire : rapide depuis le pic épidémique S-13 à S-18, puis stabilisation avec en moyenne 50 cas hebdomadaires déclarés (S-19 à S-23). L’épidémie est nationale puisque 84 départements ont déclaré au moins 1 cas. L’incidence la plus élevée est constatée chez les enfants de moins de 1 an : 27,2 cas/100 000 habitants. 22 % des cas déclarés ont été hospitalisés. Les données mettent en évidence des cas groupés dans des communautés incomplètement ou non vaccinées, qui doivent pouvoir bénéficier de mesures de prévention ciblées, souligne Santé publique France. Les mesures de prophylaxie post-exposition (vaccination ou immunoglobulines polyvalentes) apparaissent aussi essentielles. Enfin, on dénombre plusieurs foyers nosocomiaux, ce qui "doit inciter les soignants à mettre rapidement à jour leur propre statut vaccinal vis-à-vis de la rougeole", complète l’agence.

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

0 commentaire
4 débatteurs en ligne4 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Enquête
Abandon des études de médecine : enquête sur un grand "gâchis"
05/09/2024
15
"Dans cette vallée, le médicobus ne remplace pas le médecin traitant" mais assure "la continuité des soins"
17/09/2024
2
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
5