Hydroxychloroquine : inefficace en prévention, selon une étude randomisée vs placebo

04/06/2020 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Dans le contexte toujours persistant de forte polémique concernant l’intérêt de l’hydroxychloroquine dans la prise en charge du Covid-19, la question de l’utilité de ce traitement se pose.

Le président américain, Donald Trump, a ainsi affirmé en prendre à titre préventif. Et ce, sans qu’aucune donnée scientifique n’en ait démontré l’utilité. C’est pourquoi l’étude qui vient de paraitre est novatrice. Ses résultats, établis versus placebo, sont négatifs, montrant l’absence d’intérêt à prendre cette molécule peu de temps après avoir été exposé au Covid-19, pour prévenir la survenue de l’infection. L’essai a été mené sur 821 personnes aux Etats-Unis et au Canada. L’équipe de scientifiques pilotée par l'université du Minnesota a sélectionné des adultes qui avaient été en contact avec une personne positive au coronavirus pendant plus de 10 minutes à une distance de deux mètres ou moins. La majorité d'entre eux étaient considérés comme « à risque » d'être contaminés parce qu'ils ne portaient pas de masque ou de protection pour les yeux au moment de l'interaction avec la personne infectée. Tous ont reçu au hasard soit de l'hydroxychloroquine, soit un placebo dans les quatre jours suivant ce contact. Les chercheurs ont ensuite analysé (cliniquement et biologiquement l’incidence du Covid-19 dans les deux semaines suivantes.

« Cet essai randomisé n'a pas démontré un bénéfice significatif de l'hydroxychloroquine comme traitement prophylactique après une exposition au Covid-19 », ont conclu les auteurs. En effet, 49 des 414 patients (12%) qui ont reçu le traitement ont contracté la maladie, contre 58 sur les 407 (14%) qui ont reçu un placebo, un écart non considéré comme significatif statistiquement. Les effets secondaires étaient plus fréquents avec l'hydroxychloroquine qu'avec le placebo. Les résultats de l'étude étaient très attendus car il s'agissait d'un essai contrôlé randomisé, une expérience qui est considérée comme la référence pour l'étude des résultats cliniques. Cependant, « l'étude est trop petite pour être irréfutable », prévient Martin Landray, un professeur de médecine et d'épidémiologie à l'université d'Oxford, qui n'a pas participé à la réalisation de l'étude. Plus d'études seront nécessaires pour savoir de façon certaine si l'hydroxychloroquine peut ou non avoir un effet positif modéré, estime l'expert.

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Michel Lemariey-Barraud

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