Deux candidats vaccins contre le Covid génèrent "une forte réponse immunitaire"
Ce lundi, les résultats préliminaires d'essais cliniques de deux projets de vaccins, un britannique et un chinois, contre le Covid-19 ont été publiés. Prometteurs, les vaccins ont généré "une forte réponse immunitaire" et ont été bien tolérés par les patients. Le premier, développé par l'université d'Oxford en partenariat avec le laboratoire britannique AstraZeneca, a généré la production d'anticorps et de lymphocytes T, deux types de réponses immunitaires différentes, dans un essai clinique sur plus de 1.000 patients, et dont les résultats ont été publiés dans la revue médicale britannique The Lancet. Le second projet de vaccin, mené à Wuhan (Chine) par des chercheurs de plusieurs organismes dont l'Ecole militaire des sciences médicales, et financés par le groupe de biotechnologie coté à Hong Kong, CanSino Biologics, a également entraîné cette double réponse immunitaire contre le coronavirus chez la plupart des participants, selon un essai distinct portant sur environ 500 personnes, paru dans la même revue. Ces essais cliniques sont encore dans une phase préliminaire (phase 1/2 et phase 2), qui teste la tolérance et l'apparition d'une réponse immunitaire après l'injection du vaccin versus un placebo. Leur efficacité pour protéger du coronavirus devra encore être établie dans un essai de phase 3, sur un nombre de participants plus important, avant d'envisager leur commercialisation. Pas d'effet indésirable grave "C'est une option prometteuse car ce type de vaccin peut être fabriqué facilement à grande échelle", a commenté Sarah Gilbert, chercheuse à l'université d'Oxford. Le vaccin d'Oxford et celui de CanSino sont tous les deux basés sur un adénovirus, du chimpanzé pour le premier, humain pour le second. Ils ont été génétiquement modifiés pour produire la protéine de pointe (ou "spike") du coronavirus Sars-CoV-2, l'idée étant que le système immunitaire du patient puisse par la suite le "reconnaître" s'il est réellement infecté. Aucun des deux essais n'a enregistré d'effet indésirable grave. Les effets secondaires les plus observés étaient des maux de tête, de la fièvre, de la fatigue et une douleur au point d'injection du vaccin. 28 jours après l'injection du candidat vaccin, plus de 90% des participants à l'essai britannique présentaient des anticorps neutralisants dans le sang, et environ 85% dans l'essai chinois. Seul l'essai chinois comportait des patients de plus de 55 ans, et chez ces derniers, les taux d'anticorps observés étaient moins élevés. "Il est possible qu'une dose supplémentaire (de vaccin) soit nécessaire pour entraîner une réponse immunitaire plus forte dans la population âgée", a estimé l'un des auteurs, Wei Chen, de l'Institut de Biotechnologie de Pékin. Les deux projets de vaccin ont aussi entraîné chez 100% et plus de 90% des participants respectivement la production de lymphocytes T. Environ 200 candidats vaccins sont développés "On ne sait pas encore si ces niveaux d'immunité peuvent protéger contre l'infection (...) ni si ce vaccin peut protéger les plus fragiles des formes graves de Covid-19", a commenté Jonathan Ball, professeur de virologie moléculaire à l'université de Nottingham (Royaume-Uni), qui n'a pas participé à l'étude. Ces résultats étaient malgré tout très attendus. Près de 200 candidats vaccins sont développés, dont 23 en phase clinique. Parmi les autres projets de vaccins à un stade avancé, la biotech américaine Moderna a annoncé la semaine dernière qu'elle débuterait le 27 juillet la phase 3 de son candidat vaccin contre le Covid-19, pour tester son efficacité sur 30.000 personnes aux Etats-Unis. La moitié d'entre elles recevront une dose de 100 microgrammes, les autres un placebo. Seul le chinois Sinovac est aussi avancé : il a annoncé le 6 juillet que la 3e et dernière phase de développement de son vaccin débuterait "ce mois-ci", en collaboration avec le brésilien Butantan. Elle "inclura environ 9.000 professionnels de santé" dans ce pays touché de plein fouet par le Covid-19.
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