Ce patient avait été testé positif une première fois le 26 mars, après avoir présenté des symptômes classiques : toux, maux de tête et de gorge, fièvre. Une fois guéri, il a été testé négatif à deux reprises. Mais le 15 août, il a de nouveau été testé positif. Point important, il ne présentait cette fois aucun symptôme: sa maladie n'a été découverte que grâce à un test de dépistage à l'aéroport de Hong Kong, alors qu'il revenait d'Espagne via le Royaume-Uni. Le patient a de plus bénéficié d’une analyse génétique au cours des 2 épisodes qui a montré que les deux infections avaient été causées par deux souches différentes du Sars-CoV-2. « Cela prouve qu'il s'agit d'une nouvelle infection plus que d'un portage prolongé du virus », a expliqué Kelvin Kai-Wang To, l'un des auteurs de l'étude.
Le département de microbiologie de l'Université de Hong Kong affirme dans un communiqué : "ce cas montre qu'une réinfection peut survenir quelques mois seulement après avoir été guéri d'une première infection". "Les patients qui ont déjà eu le Covid-19 doivent avoir en tête qu'ils peuvent être infectés à nouveau et doivent respecter la distanciation physique, porter le masque et se laver les mains", a déclaré à l'AFP, Kelvin Kai-Wang To. "Ce cas montre qu'il pourrait être assez difficile d'éliminer le Covid car le virus peut circuler dans la population et réinfecter des gens", comme le font d'autres coronavirus responsables de banals rhumes, a-t-il ajouté.
« Puisque l'immunité peut ne pas durer longtemps après une infection, la vaccination devrait être envisagée même pour des gens qui ont déjà été infectés", jugent les chercheurs. En outre, "les vaccins pourraient ne pas être capables de...
fournir une protection à vie contre le Covid-19", préviennent-ils. "Il est peu probable que l'immunité collective puisse éliminer le Sars-CoV-2, bien qu'il soit possible que les infections suivantes soient moins sévères que la première, comme cela a été le cas pour ce patient", écrivent les chercheurs dans leur étude. Selon les dires des auteurs, cette étude été acceptée lundi par la revue médicale américaine Clinical Infectious Diseases et est en attente de publication.
Pas de conclusions hâtives Ces derniers mois, plusieurs cas de possible réinfection avaient été
mentionnés dans le monde, sans toutefois de certitude. Et la question de l'immunité face au Covid-19 est entourée de nombreuses inconnues: on ne connaît pas avec précision le degré de protection qu'offrent les anticorps, le rôle de la réponse cellulaire, ni la durée d'une éventuelle immunité.
Des spécialistes mettent toutefois en garde contre les conclusions hâtives. "Il est difficile de tirer des conclusions définitives d'un unique cas. Vu le nombre d'infections dans le monde, voir un cas de réinfection n'est pas si surprenant", a commenté le Dr Jeffrey Barrett, du Wellcome Sanger Institute, cité par l'organisme britannique Science Media Centre. "Ce n'est pas un motif pour s'alarmer: cela illustre à merveille la façon dont l'immunité devrait fonctionner", a quant à elle souligné sur Twitter la Pr Akiko Iwasaki, spécialiste de l'immunité à l'université de Yale (Etats-Unis).
"La seconde infection était asymptomatique. Si l'immunité n'a pas été suffisante pour empêcher la réinfection, elle a protégé cette personne contre la maladie", a-t-elle développé. "Puisqu'une réinfection peut se produire, il est improbable que l'immunité collective acquise par les infections naturelles suffise à éliminer le Sars-CoV-2. La seule manière d'aboutir à une immunité collective est la vaccination", a-t-elle conclu.
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