Au cours du Covid, l’obésité est un facteur de risque majeur, surtout avant 65 ans

02/12/2020 Par Pr Philippe Chanson
Infectiologie
L’obésité est un facteur de risque de pneumonie et de syndrome de détresse respiratoire aiguë.

Afin de déterminer l’effet de l’obésité sur un certain nombre de facteurs comme l’intubation ou le décès et l’inflammation, l’atteinte cardiaque ou la fibrinolyse dans l’infection par SARS-CoV-2, une étude rétrospective de cohorte a été menée dans deux hôpitaux new-yorkais à partir des données de 2 466 adultes hospitalisés pour infection à COVID-19 (1). Sur une médiane de durée d’hospitalisation de 7 jours, 533 patients (22 %) ont été intubés, 627 (25 %) sont décédés et 59 (2 %) restaient hospitalisés. En comparaison avec les patients en surpoids (IMC > 25 mais < 30), les patients ayant une obésité avaient un risque supérieur d’intubation ou de décès, le risque le plus élevé étant rencontré chez ceux qui avaient une obésité de classe 3 (hazard ratio = 1.6 ; IC 95 % = 1.1 à 2.1). Cette association était principalement observée chez les sujets de moins de 65 ans, mais pas chez les sujets plus âgés. L’IMC n’était pas associé avec les niveaux de biomarqueurs de l’inflammation, d’atteinte cardiaque ou de fibrinolyse au moment de l’admission. L’obésité est donc associée à une augmentation du risque d’intubation ou de décès par infection COVID-19 chez les adultes de moins de 65 ans mais pas chez les adultes de plus de 65 ans. Cet effet de l’obésité sur le risque de décès est corroboré par une étude rétrospective de cohorte, menée cette fois en Californie entre février et mai 2020 sur 6 916 patients ayant une infection COVID-19 (2). L’association entre l’IMC et le risque de décès, même après ajustement pour les comorbidités en relation avec l’obésité avait une forme de J. En comparaison avec les sujets ayant un IMC de 18.5 à 24 kg/m2, ceux dont l’IMC allait de 40 à 44 kg/m2 avaient un risque relatif de 2.68 (IC 95 % = 1.43 – 5.04) et ceux qui avaient un IMC > 45 kg/m2 avaient un risque relatif à 4.18 (2.12 – 8.26). Ce risque était le plus net chez ceux qui avaient moins de 60 ans et chez les hommes. Cette étude ne montrait pas d’augmentation du risque de décès chez les Noirs ou chez les Latino-américains. L’étude conclut donc, là encore, que l’obésité joue un rôle majeur dans le risque de décès par COVID-19, particulièrement chez les hommes et dans les populations les plus jeunes.

Approuvez-vous la proposition de l'Assurance maladie de dérembourser les prescriptions des médecins déconventionnés ?

Michel Lemariey-Barraud

Michel Lemariey-Barraud

Non

La vraie question est de savoir si on veut assurer correctement les usagers, ou asservir durablement les médecins. La CNAM, organi... Lire plus

0 commentaire
72 débatteurs en ligne72 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
0
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
3
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
3
La Revue du Praticien
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17