Vaccin anti-Covid : peut-on espacer les deux doses sans nuire à l’efficacité ?
Alors que le Royaume-Uni, qui fait face à une poussée redoutable de l’épidémie, a décidé d’espacer – jusqu’à 12 semaines - le délai entre les 2 injections de vaccin anti-Covid, de façon à vacciner le plus grand nombre de personnes dans un délai court, cette stratégie de risque-telle pas de nuire à l’efficacité du vaccin ? Les données manquent sur ce sujet. Le laboratoire BioNTech a ainsi lui-même prévenu mardi que l'efficacité maximale de son vaccin contre le Covid-19 n'était pas démontrée si la deuxième injection est retardée. « L'efficacité et la sécurité du vaccin n'ont pas été évaluées pour d'autres calendriers de dosage » que les deux injections espacées de 21 jours appliquées lors de l'essai clinique, a expliqué l'entreprise allemande, qui a développé avec l'américain Pfizer le premier vaccin autorisé aux Etats-Unis et dans l'UE. Face aux stocks limités de ce produit, le Danemark a lui aussi annoncé le 5 janvier espacer jusqu'à six semaines les deux doses. « De cette manière, nous pourrons vacciner plus de monde dès maintenant », a expliqué le chef de l'Agence nationale danoise de la Santé, Søren Brostrøm, interrogé par la télévision publique TV2, soulignant que cette analyse se fondait sur la documentation présentée par les laboratoires qui fait état d'une seconde dose reçue « entre 19 et 42 jours » après la première. En Allemagne, le ministère de la Santé a demandé aux autorités sanitaires d'évaluer les options pour rallonger le délai, selon un document consulté lundi par l'AFP. Cependant, « même si des données démontrent qu'il existe une protection partielle dès 12 jours après la première dose, il n'y a pas de données qui démontrent que la protection reste en place au-delà de 21 jours », a expliqué une porte-parole de BioNTech. « Nous estimons qu'une deuxième injection est nécessaire pour procurer la protection maximale contre la maladie », ajoute l'entreprise basée à Mayence, spécialisée dans l'ARN messager. « Les décisions sur des régimes de dosage alternatif sont prises par les autorités sanitaires nationales » avec lesquelles le laboratoire se trouve en « dialogue continu ».
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