Covid-19 : un impact possible sur la qualité du sperme

03/02/2021 Par Anaïs Bocher
Infectiologie
Une nouvelle conséquence du covid-19 a peut-être été découverte et pourrait intéresser tout particulièrement la gent masculine. Une étude allemande publiée vendredi 28 janvier affirme que le Covid-19 pourrait altérer la qualité du sperme.
 

L'équipe de chercheurs allemands de l’université de Justus-Liebig a analysé régulièrement pendant deux mois le sperme de 84 hommes (âgés de moins de 40 ans) infectés par le Sars-CoV-2, en majorité atteints d'une forme grave, et l'a comparé avec celui de 105 individus n'ayant pas contracté la maladie. Ils ont constaté que les marqueurs d'inflammation et de stress oxydatif dans les spermatozoïdes étaient deux fois plus élevés chez les hommes ayant été infectés par le covid-19 que ceux du groupe témoin. Ils ont également relevé la faible mobilité et concentration des spermatozoïdes et leurs formes souvent altérées chez les hommes ayant contractés le Covid-19. Ils soulignent que les altérations observées correspondent à un état d'oligoasthénotératospermie, qui est l'une des causes les plus fréquentes de l'hypofertilité chez les hommes. Cependant, "les hommes ne doivent pas s'alarmer outre mesure. Il n'y a pour le moment aucune preuve établie de dommages à long terme causés par le Covid-19 au sperme ou au potentiel de reproduction masculin", tempère Alison Campbell, directrice de l'embryologie pour le groupe de cliniques spécialisées Care Fertility. En outre, l’origine de ces troubles n’est pas clairement établie et pourrait être lié à des conséquences de l’infection et pas directement au virus. Ainsi, les auteurs de l’étude admettent que les résultats observés pourraient être dus aux traitements reçus comme les corticostéroïdes, les antiviraux et les antirétroviraux.

Allan Pacey, spécialiste de la fertilité masculine à l'université de Sheffield (Royaume-Uni) rappelle, par ailleurs, que « nous savons déjà que la fièvre peut avoir un impact négatif sur la production de sperme quelque soit la maladie qui l’a causé ». L’étude confirme néanmoins que la fonction de reproduction des patients en convalescence de la maladie devra être suivie et évaluée avec précision pour détecter et éviter des problèmes de reproduction plus graves futur, car ils pourraient développer un état transitoire d’hypofertilité.  

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