Porte-voix des industries de santé françaises, le G5 Santé a rappelé, lors de ses 9e Rencontres, qu’une large part des principes actifs produits par les entreprises représentées ont au moins une localisation de leur production en Europe. Pour autant, le G5 Santé en appelle au déploiement de nouvelles mesures pour renforcer l’indépendance sanitaire de la France et de l’Europe. Quelle empreinte sanitaire ? A l’appui de cet appel, le G5 Santé publie les conclusions d’une analyse de son empreinte sanitaire en France, mesurée par le cabinet d’experts CareFactory, à partir notamment des bases de données de l’assurance maladie. Cette analyse tout à fait originale révèle que 84% des patients ont bénéficié d’au moins un produit d’une entreprise membre du G5 Santé (bioMérieux, Guerbet, Ipsen, LFB, Pierre Fabre, Sanofi, Servier, Théa) au cours de l’année 2018, plus de la moitié de ces patients ayant eu recours à l’un de ces médicaments dans le cadre d’un traitement chronique d’au moins 6 mois. En revanche, l’impact budgétaire de cette empreinte sanitaire reste très limité, à 18% en valeur des remboursements de médicaments par l’assurance maladie. L’empreinte sanitaire des entreprises du G5 Santé est tout aussi forte dans le domaine des tests de diagnostic in vitro, avec par exemple un rythme quotidien de 12 000 patients bénéficiant d’un antibiogramme et 4 000 d’un test de détection du sepsis. La France et l’Europe Les entreprises du G5 Santé ont choisi la France et l’Europe comme plateforme de leur développement international. Ainsi, les principes actifs de 83% des médicaments produits par ces entreprises ont au moins une localisation de leur production en Europe. Un constat similaire peut être fait pour la production de systèmes et de tests dans plusieurs domaines cliniques tels que la microbiologie, les immunoessais, la biologie moléculaire ou la bioinformatique. Pour autant, et on le voit en situation de crise avec les pénuries de certains médicaments ou matériels médicaux, l’indépendance sanitaire de la France et de l’Europe n’est pas strictement assurée. Pointant depuis plusieurs années cette fragilité sanitaire, le G5 Santé émet neuf propositions :
- Tenir compte des lieux de production et des investissements dans la politique de prix du Comité Economique des Produits de Santé.
- Déployer une politique de prix en soutien aux produits exportés (rappelons que la France a perdu son statut de 1er producteur européen de médicaments et se classe actuellement au 4e rang).
- Adopter un moratoire sur les baisses de prix des médicaments à fort enjeu d’indépendance sanitaire européenne et française.
- Introduire une clause de fabrication dans un pays de l’UE dans les appels d’offre, notamment pour les marchés hospitaliers.
- Créer un mécanisme dérogatoire et rapide d’accès au marché pour les tests innovants de diagnostic in vitro.
- Créer une « BARDA » européenne (Biomedical Advanced Research and Development Authority), à l’image de cette structure américaine assurant la coordination des efforts de recherche avec une priorité de santé affirmée et un fort soutien aux partenariats public-privé.
- Organiser une biobanque d’échantillons caractérisés accessibles aux industriels dans leurs travaux de R&D.
- Instaurer un label « Made in EU » pour les produits de santé.
- Définir une liste de produits de santé essentiels européens.
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