Cancers, maladies cardiovasculaires ou encore diabète, ces dernières années la viande est accusée de bien des maux. Une étude publiée par un groupe de chercheurs, lundi 30 septembre, dans la revue Annals of Internal Medicine vient contrecarrer de précédentes études. Après avoir analysé des dizaines d'études publiées sur la viande et la charcuterie, ils conseillent "aux adultes de continuer leur consommation actuelle de viande rouge" et en viennent à cette même conclusion pour la charcuterie. Ils ont employé une méthodologie appelée "GRADE" pour parvenir à ces conclusions. Dans les études réexaminées, les chercheurs affirment que réduire la consommation de viande rouge de trois portions par semaine ne diminuerait la mortalité par cancers que de sept morts pour mille personnes. Ils insistent aussi sur le fait que le degré de certitude de cette donnée est "faible". Même conclusion pour les liens entre charcuterie, diabète et maladies cardiovasculaires : la qualité des preuves est, selon eux, "très faible". "Il y a de très faibles réductions de risque pour le cancer, les maladies du cœur et le diabète, et en outre, les preuves sont incertaines", résume ainsi Bradley Johnston épidémiologiste et directeur du groupe indépendant, NutriRECS. Leur conclusions font débats Dans le monde scientifique, les conclusions de ces chercheurs font débat. D'ores et déjà, le World Cancer Research Fund (WCRF) a déclaré qu'il ne modifierait pas ses consignes au public. "Nous maintenons notre confiance dans la recherche rigoureuse conduite depuis trente ans", a affirmé Giota Mitrou, sa directrice de recherche. Des spécialistes de l'école de santé publique de Harvard contestent la notion de "faible" degré de certitude mentionné dans cette récente publication. Pour eux, la méthode employée par les scientifiques n'est pas adaptée, car la majorité des études réalisées sur la viande et l'alimentation sont généralement "observationnelles". Il est donc impossible de trouver des liens directs de cause à effet avec ces catégories d'études et c'est pour cela que la notion de "faible" degré de certitude est à prendre avec des pincettes, expliquent-ils. L'épidémiologiste Bradley Johnson n'en démord pas. "Les gens devraient utiliser cela pour faire des choix mieux informés, plutôt que des organisations leur disent d'autorité ce qu'il faut faire", a-t-il déclaré au journal Le Monde. Le débat est lancé.
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