Sanofi va investir 1,5 milliard d’euros pour développer l’ARN messager en France

08/03/2022 Par Louise Claereboudt
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Lors d’un déplacement sur le nouveau site de Sanofi à Neuville-sur-Saône (Rhône), le Premier ministre a annoncé que le laboratoire français allait investir 1,5 milliard d’euros pour développer la technologie de l’ARN messager en France. 
 

Après l’échec du développement de son vaccin à ARN messager contre le Covid-19, le laboratoire français Sanofi va investir 1,5 milliard d’euros en France pour développer cette technologie innovante, a annoncé hier le Premier ministre, qui se trouvait à Neuville-sur-Saône (Rhône), la nouvelle unité de production du groupe, dont la construction avait été annoncée en juin 2020 par Emmanuel Macron. 

Le laboratoire avait déjà annoncé son intention d’investir 2 milliards d'euros dans l'ARN messager, mais n’avait pas précisé la répartition dans le monde de cet investissement. Interrogé par l’AFP, le président du groupe France, Olivier Bogillot, a expliqué que le renforcement de cet ancrage en France avait pour but d’y créer toute la chaîne de valeur. 

"L'idée est de créer un écosystème", a-t-il ajouté, évoquant notamment la production de nanoparticules lipidiques, éléments essentiels aux vaccins à ARNm, pour lesquels il n'existe aucun producteur en France à l'heure actuelle. "Il est important de pouvoir avoir sur le sol français et européen des capacités de production de A à Z sur l'ARN messager." 

Dans cette enveloppe d’1,5 milliard, 935 millions seront déboursés entre 2022 et 2026. L’objectif : développer 6 vaccins à ARN messager d’ici 2025, qui seront utilisés pour lutter contre des maladies infectieuses et émergentes. "Avec de tels équipements, Sanofi pourra non seulement produire des vaccins en France mais en produire 3 ou 4 simultanément", a souligné Jean Castex, se réjouissant de "la remarquable transformation qui est en œuvre" au sein du groupe. 

 

Souveraineté française  

Durant la crise sanitaire, "tous les Français ont vu l'état de dépendance dans lequel nous nous trouvions", a en effet déploré Jean Castex. 

"La France n’a pas encore réussi à mettre sur le marché un vaccin contre le coronavirus", a-t-il ajouté. La faute, selon lui, à "des décennies de désindustrialisation et de sous investissements en matière de recherche et d’innovation". Le Premier ministre s’est toutefois réjoui des résultats "prometteurs" pour le vaccin de Sanofi développé avec GSK, actuellement en procédure d’autorisation. 

"Mais cela restera que nous n’avons pas produit [de vaccin contre le Covid] dans les temps. Une tâche dans l’histoire de l’innovation, de la science et de la recherche au pays de Pasteur", a-t-il regretté. "Nous avons pris des dispositions pour que cela ne se reproduise plus" car "c'est une épée de Damoclès pour notre indépendance médicale, donc pour notre souveraineté nationale". 

"Le Gouvernement se devait de prendre des mesures à la hauteur de ce diagnostic. Et c’est ainsi que, rompant avec les tendances antérieures, nous avons fait de notre recherche et des industries de santé, un axe majeur de notre politique économique et industrielle." 

La loi recherche, votée en décembre 2020, prévoit 25 milliards d’euros d’investissement. Le Gouvernement a engagé "une transformation profonde de notre système de recherche et de notre industrie pharmaceutique", a souligné Jean Castex. Dans le cadre du plan France 2030, 7,5 milliards sont consacrés à la recherche et à l’industrie dans le domaine de la santé. 

Une enveloppe de 750 millions d’euros – dans le cadre du plan France 2030 – sera par ailleurs consacrée aux maladies infectieuses, a précisé le Premier ministre, notamment à la recherche et au développement, à l’innovation, mais aussi à la constitution de stocks stratégiques… 

[avec AFP] 

 

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