27 maires du Lot viennent d'adresser une lettre ouverte à la ministre de la Santé et aux parlementaires du département, soulignant leur inquiétude face au départ à la retraite prochain de leurs deux médecins. Ils demandent la mise en place d'une politique de grande ampleur, passant par la contrainte à l'installation et une remise à plat de la permanence des soins, mêlant l'hôpital.
Les deux médecins de Cressensac, âgés de 68 et 62 ans, partiront à la retraite au cours de l’année 2018, sans avoir trouvé de successeurs, avec pour conséquence que les habitants seront dans l’impossibilité d’être suivis par les médecins traitants situés à 20 minutes ou plus de leurs habitations, qui ne peuvent plus prendre de nouveaux patients. Le territoire de leurs patientèles s’étend sur 27 communes. Dans cette lettre ouverte, les élus informent qu'au vu du potentiel de patientèle que laissent les deux médecins et au vu des nouvelles formes d’exercice souhaitées par les jeunes médecins (horaires modulables, travail avec pairs…), ils recherchent 3 ou 4 médecins généralistes. "Mais, malgré les efforts multiples des acteurs de terrain, les deux médecins partants n’ont trouvé aucun candidat pour reprendre leur activité. Pourtant la commune de Cressensac est plutôt bien dotée sur le plan sanitaire ; en effet, elle dispose d’une maison de santé pluridisciplinaire, d’un cabinet médical, d’un cabinet dentaire et d’une pharmacie", expliquent-ils. La maison de santé pluridisciplinaire toute neuve, qui a obtenu l'agrément de l'ARS, permet à un médecin, trois infirmières, une psychologue, une ostéopathe, une énergéticienne et un podologue de travailler ensemble. Elle peut accueillir trois médecins et compte un espace dédié permettant au médecin de garde de se reposer. Sa construction récente répond à toutes les normes. Quant au cabinet médical, dans lequel exerce l’autre médecin, il est installé dans une maison indépendante et comporte à son étage un appartement permettant un hébergement temporaire. Ils ajoutent que la commune de Cressensac a investi pour son école, construit avec la communauté de communes une crèche et un réseau d’assistantes maternelles, réalisé une médiathèque. Autant de coûteux investissements qui avaient pour but d’attirer de jeunes couples. Ce qui s’est effectivement produit puisque les effectifs de l’école maternelle sont en constante évolution et que la crèche a l’un des meilleurs taux de présence d’enfants."Malgré ces équipements, nous ne pouvons pas attirer de nouveaux médecins", se désolent les maires. Les élus exigent des pouvoirs publics centraux "qu’ils fassent leurs, les changements culturels du XXIe siècle en imposant à tous les praticiens de la santé une logique de solidarité collective : réorganisation de la liberté d’installation des médecins (comme cela a été fait pour les infirmiers) afin de répartir équitablement leur nombre dans les différentes zones ; réorganisation de la permanence des soins, des maisons de garde, des médecins correspondants du Samu, des médecins dédiés aux gardes ; définition des équivalences de diplômes et de qualifications des médecins hospitaliers étrangers francophones non européens leur permettant de s’installer sur nos territoires ; généralisation des dossiers médicaux partagés grâce à un logiciel commun ; détachement d’internes des hôpitaux, en lien avec l’ARS, la communauté de communes et l’hôpital afin de maintenir une permanence des soins en cas d’échec de recrutement". [Avec actu.fr/occitanie]
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M A G
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Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus