61 jours pour voir un spécialiste: l'accès aux soins s'est dégradé sous Touraine
En cinq ans, le délai moyen d'obtention d'un rendez-vous chez un médecin spécialiste libéral est passé de 48 à 61 jours, selon les résultats de l'Observatoire de l'accès aux soins réalisé par l'Ifop.
Pour obtenir un rendez-vous chez un dermatologue en 2017, en ville, il faut désormais compter en moyenne 64 jours. C'est 23 jours de plus qu'en 2012. Durant le quinquennat de François Hollande, les délais d'attente se sont allongés pour toutes les spécialités majeures : 15 jours de plus pour voir un cardiologue (53 jours en 2017) ou encore un rhumatologue (51 jours), 13 de plus pour un gynécologue (68 jours), 10 de plus pour un ORL (43 jours). La situation a même empiré en ophtalmologie, spécialité la plus difficile d'accès : en moyenne, les patients décrochent une consultation après 117 jours d'attente en 2017, contre 104 en 2012. L'accès aux médecins généralistes s'est également dégradé : il faut désormais attendre 8 jours en moyenne pour un rendez-vous, deux fois plus qu'il y a 5 ans. Or, rappelle le cabinet Jalma -commanditaire de l'enquête, les délais d'attente sont la première cause de renoncement aux soins, devant le coût de la consultation et le reste-à-charge : près de deux Français sur trois abandonnent l'idée de consulter lorsque obtenir un rendez-vous est trop difficile. Le coût de la consultation en décourage 1 sur 2 et le reste-à-charge 1 sur 3. La situation ne va pas s'améliorer au vu de la démographie médicale. "En 2025, il y aura 23% de consultations en moins par patient et par an en ophtalmologie et 19% en moins en dermatologie, professions déjà sinistrées en termes de délais d'attente", pointe Mathias Matallah, le président de Jalma, cité par Le Figaro. Ce dernier explique également l'allongement des délais par le développement des exercices particuliers, qui permettent aux médecins de pallier l'insuffisance de rémunération de leur activité principale. Ainsi, nombre de généralistes se spécialisent en médecine du sport, en ostéopathie ou encore en nutrition, réduisant le temps alloué à la médecine générale, tandis que de plus en plus de dermatologues pratiquent la chirurgie esthétique. Un effet pervers de la maitrise des honoraires. [Avec Le Figaro]
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