A son tour, le conseil économique, social et environnemental (CESE) préconise dans un avis, le conventionnement sélectif des spécialistes qui voudraient s'installer en honoraires libres dans une zone sur dotée. Proposition suivie d'un tollé général et d'une fin de non- recevoir d'Agnès Buzyn, de plus en plus agacée.
Après le Sénat et des dizaines de députés, après la Cour des comptes, voilà le CESE qui se met à préconiser un conventionnement sélectif des spécialistes. Avec une variante toutefois puisque le conventionnement desdits spécialistes en secteur à honoraires libres serait conditionné, en zones sur-dotées, à l'obligation de dispenser des soins dans une consultation avancée, en zone sous-dotée. Pour Agnès Buzyn, contrer ce type de préconisations devient presque une routine. La ministre qui assistait à la présentation du rapport du CESE, a commencé par préciser que "la liberté d’installation ne devait pas remettre en cause l’accès aux soins" et elle a poursuivi en opposant une fin de non-recevoir claire à la demande du CESE. La ministre de la Santé s’est dit attachée à la médecine libérale, avant d’expliquer qu’elle refusait toute coercition "parce qu’il n’y a pas réellement d’endroit surdoté, sauf deux endroits qui sont les mêmes depuis trente ans"… Pour le reste, rapporte l'Opinion, elle a promis de travailler main dans la main avec le CESE, à qui elle a même confié une nouvelle mission sur le parcours de soins. Car son objectif n'est pas de mettre de l'huile sur le feu. Sans surprise, ces propositions ont suscité un tollé dans les syndicats médicaux. "Il s’agit d’un avis partial qui se borne, pour l’essentiel, à recopier les conclusions du récent rapport de la Cour des comptes sur le sujet", selon Philippe Vermesch, le président du syndicat des médecins libéraux (SML). "Au lieu de contraindre ou de stigmatiser, l’heure est au soutien manifeste de la médecine libérale, générale et spécialisée" a déclaré Jean-Paul Ortiz, le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). En revanche, les jeunes généralistes de ReaGJIR ne jettent pas le bébé avec l'eau du bain, puisqu'ils trouvent que "certaines recommandations sont intéressantes, mais ne vont pas assez loin", notamment s'agissant de la protection sociale des futur(e)s installé(e)s. En revanche, comme les syndicats médicaux, ils s'opposent à la contrainte à l'installation, synonyme pour eux de la perte "d'un des rares avantages à s'installer en libéral, qui est la liberté d'installation". [Avec lopinion.fr]
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M A G
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