Des satisfactions de retrouver dans le plan d'Agnès Buzyn, des revendications portées par le Conseil national de l'Ordre, mais aussi des interrogations… Patrick Bouet, le président du Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM), commente pour Egora, le plan d'accès aux soins qui vient d'être présenté par la ministre de la Santé.
"Enfin ! Enfin nous avons un gouvernement qui a compris ce que les professionnels de santé essaient de lui dire depuis qu'il est en place, et avant même, à ses prédécesseurs. A savoir que l'avenir du système de santé va se jouer dans les territoires car c'est l'accès aux soins et non l'organisation générale des soins qui est le véritable problème. Il a compris où était l'urgence. Il dit qu'il faut faire confiance aux acteurs, et c'est un mot nouveau dans la bouche d'un gouvernement, et aussi qu'il faut leur donner les moyens d'innover dans les territoires. Voilà les points forts de ce qui a été annoncé. "Nous sommes satisfaits" Quand on regarde ce qui nous est proposé aujourd'hui, ou l'on nous dit que dans les territoires les acteurs doivent s'assembler et porter des projets de santé, qui doivent permettre que tous s'associent dans une action commune : c'est ce que l'Ordre dit depuis plusieurs années. Nous en sommes satisfaits. Lorsque le gouvernement dit qu'il faut de l'innovation technologique et que les nouvelles technologies accompagnent les professionnels, c'est aussi ce que nous disons depuis plusieurs années, donc nous sommes satisfaits. Quand le gouvernement déclare qu'il va investir massivement pour permettre aux acteurs de terrain de constituer ces regroupements de professionnels, nous disons que nous n'avons rien demandé d'autre que ces investissements permettant les regroupements des professionnels. "Les territoires, c'est plus complexe que cela" Là où nous commençons à nous interroger, c'est lorsqu'on nous dit qu'on va doubler le nombre des maisons des santé, un peu comme si, quelque part, on pensait que c'était la solution alors que dans le même temps, on nous dit qu'on va financer les autres formes de regroupement. Nous aimerions mieux comprendre ce que cela signifie. Lorsqu'on nous dit qu'on va augmenter le nombre de stages dans les territoires mais que l'on ne nous parle pas du lien entre la formation des étudiants et l'attractivité des territoires, on commence à se dire qu'il manque quelque chose, quelque chose qui a toujours manqué dans tous les autres plans. Il faudrait une vision un peu plus offensive à ce niveau- là. Et puis enfin, quand on ne nous parle que du libéral, et que dans ce libéral on ne nous parle que du médecin et de l'infirmière, on relève que les territoires, c'est plus complexe que cela et qu'il faut que dans ce projet de santé territorial, on n'oublie pas les spécialistes de premier recours, on n'oublie pas les établissements de proximité qu'ils soient publics ou privés. Car si on veut réellement décliner ce que nous appelons un pacte territoire santé, il faut que tous les acteurs s'associent dans un projet de santé et que ce plan regarde l'organisation libérale, principalement les soins de premier recours, mais qu'il s'intéresse aussi à l'accès à tous les soins, pas seulement à ceux dispensés par le médecin généraliste".
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