"Il faut un médecin très disponible" : l'Ile-aux-Moines toujours en quête de son nouveau généraliste
Depuis ce dimanche 24 décembre, les 640 habitants de l’île-aux-Moines, une île située dans le Golfe du Morbihan, n’ont plus de médecin traitant. Leur généraliste de 62 ans a définitivement fermé son cabinet pour rejoindre la commune de Plouharnel, sur le continent. Pour l’heure, aucun nouveau médecin n’a été trouvé pour la remplacer.
"On sait que venir s’installer ici, ça ne s’improvise pas, c’est avant tout un projet de vie. On a quelques petites touches, mais c’est tout. Il faut comprendre que dans ce paysage de carte postale, l’activité est souvent contraignante. 640 habitants l'hiver, 10 fois plus l'été quand arrivent les vacances. Il faut un médecin très disponible…", reconnaît Philippe Le Bérigot, maire de l’île. "Le frein le plus important, c'est celui des astreintes, qui constituent un complément de revenu intéressant, mais qui contraignent en contrepartie les médecins à être sur l'île 24 heures sur 24, 365 jours par an, car nous souffrons de cette rupture de la continuité territoriale", poursuit le maire, qui aimerait voir arriver deux médecins sur l’île.
L’édile, qui “ne désespère pas” pour autant, propose de nombreux avantages : un cabinet entièrement équipé, une voiture électrique et un logement avec vue sur mer, composé de deux chambres.
Parmi les habitants de l’île, la majorité a plus de 60 ans. "Il y a un bateau toutes les demi-heures. Mais une fois que vous êtes à Port-Blanc [sur le continent], il faut aller à Vannes ou à Auray pour trouver un médecin. Mais pour les gens qui ont plus de 90 ans, sans voiture, ils vont faire comment ?", s’interroge une îloise. La médecin qui quitte l’île précise qu’elle continuera de suivre les 21 résidents de l’Ehpad de l’Île-aux-Moines.
Pour rappel, les Îlois avaient déjà été privés de médecin pendant une semaine, du 15 au 23 septembre 2021. La généraliste avait en effet fermé son cabinet car elle refusait de se faire vacciner contre le Covid. Une semaine plus tard, la médecin avait finalement accepté “pour avoir la paix”.
[Avec Ouest-France, Europe 1, Le Point]
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