Maisons de santé : le Gouvernement met 45 millions d'euros sur la table pour atteindre les 4000
4 000 maisons de santé d’ici la fin du quinquennat. Le défi a été lancé par François Braun, aux dernières Journées nationales d’AVECsanté, fin mars à Saint-Malo. Soit "environ 450 maisons de santé à créer par an", précisait ce matin Agnès Firmin Le Bodo dans les colonnes de La Provence, à l'occasion de l’inauguration de la nouvelle MSP de la cité de Paul Arène. Et pour y parvenir, la ministre déléguée en charge de l’Organisation territoriale et des Professions de santé a détaillé les moyens mis sur la table par son ministère. Des moyens d’abord financiers : 15 millions d’euros par an sur trois ans, soit une enveloppe globale de 45 millions "pour accompagner les nouveaux projets de création ou d’agrandissement", a-t-elle annoncé. Parmi notamment "des objectifs d’accessibilité, de qualité environnementale, de sécurité des professionnels…" Première mesure : faire de la maison de santé, un lieu de stage. "Quand il choisit de devenir médecin généraliste, un étudiant [peut] faire son stage dans une maison de santé. C’est déjà le cas, mais il y a un frein : il faut que ce soit le médecin qui soit maître de stage. Là, ce sera la structure", explique Agnès Firmin Le Bodo, assurant que cette mesure "technique (...) sera efficace". Pour rappel, c’était une demande forte relayée aux journées d’AVECsanté. Ainsi, lors d’une séance de questions-réponses, un médecin généraliste en maison de santé et maître de stage depuis dix ans expliquait recevoir "des internes en dernière année qui n’ont pas une vision claire de l’exercice libéral" et regrettait qu’aujourd’hui, seuls les professionnels individuels sont reconnus comme maître de stage mais non la structure… Rappelant que l’ajout de la 4e année de médecine générale vise à proposer prioritairement des stages en ambulatoire dans les zones difficiles, François Braun a ajouté qu’à l’instar d’un service hospitalier qui peut être reconnu comme lieu de stage, il "n’y a pas de raison que la MSP ne soit pas considérée comme tel. Je prends l'idée !" Voilà désormais chose faite ! Le ministère compte également "développer le service sanitaire" des étudiants en MSP : "Ce sont 47 000 étudiants qui tous les ans y participent", ajoute Agnès Firmin Le Bodo. Ainsi, "que l’on soit médecin, infirmier, pharmacien, sage-femme, faire un séminaire de formation en maison de santé sera un vrai exercice interprofessionnel qui permettra à tous de comprendre l’intérêt de l’exercice coordonné". Après les CPTS, des accélérateurs MSP Le deuxième axe concerne l’accompagnement des porteurs de projets pour les soutenir "de façon personnalisée" : "Construire une maison de santé pluriprofessionnelle peut paraître compliqué pour un groupe de médecins. Nous allons donc financer un coordonnateur, au niveau local, dans chaque agence régionale de santé, qui dès le début, accompagnera l’élaboration du projet médical comme architectural", a détaillé la ministre. Ce coordinateur viendra donc "en appui des médecins et accompagnera les collectivités qui souhaitent se lancer". Le ministère compte également, précise Agnès Firmin Le Bodo, "mettre en place un accélérateur de maisons de santé" à l’instar des accélérateurs CPTS, qui existent depuis 2021. Rappelant qu’un médecin en MSP voit "130 patients de plus par an" et qu’il peut faire "deux consultations en plus par jour" s’il s’appuie sur un assistant médical financé par l’État, la ministre assure que "l’État donnera les moyens, aux côtés des investisseurs privés, aux côtés des collectivités locales, pour atteindre cet objectif de 4 000 maisons de santé". [Avec la Provence]
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M A G
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