En perspective de la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme du 2 avril, la secrétaire d'État aux personnes handicapées Sophie Cluzel a tenu à faire un point d'étape sur la stratégie autisme du gouvernement. La volonté est claire : tous les professionnels doivent massivement se former au repérage des signaux d'alerte.
"Nous portons une ambition claire : la génération d’enfants autistes et atteints de troubles du neurodéveloppement nés en 2018 doit pouvoir aller à l’école maternelle comme les autres", a affirmé Sophie Cluzel dans une interview au Journal du dimanche. Un objectif ambitieux au regard de la situation sur le terrain. Dévoilée en avril dernier, la stratégie autisme a été dotée de 344 millions d'euros sur cinq ans. A la suite du troisième plan autisme, elle se focalise notamment sur le dépistage précoce des enfants atteints de troubles du neurodéveloppement (TND) au sens large, ou de troubles du spectre autistique (TSA). Et ce, afin de permettre une prise en charge adaptée et une insertion rapide en milieu scolaire. De leur côté, les associations dénoncent l'immobilisme sur le terrain. "Concrètement, rien n'a changé : quand on a un enfant avec des difficultés de développement, c'est toujours aussi compliqué", a déclaré Danielle Langloys, présidente de la fédération Autisme France, à l'AFP. "Tant qu'on ne mettra pas le paquet sur la formation initiale et continue des médecins, psychologues ou éducateurs spécialisés, la stratégie ne résoudra pas les problèmes."
Une dizaine de plateformes d'intervention précoce d'ici l'été
Le paquet, c'est justement ce qu'annonçait le gouvernement à la veille de la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme du 2 avril. "Nous allons aider les parents qui sont souvent les premiers lanceurs d’alerte en formant et en outillant tous les professionnels de santé (généralistes, pédiatres, médecins de PMI...) à repérer les écarts de développement dès les premiers mois et à orienter vers des professionnels dédiés", a indiqué la secrétaire d'État en interview. Une trentaine de plateformes d'intervention précoce, doivent être mises en place d'ici à la fin de l'année, dont une dizaine d'ici à fin juin, a indiqué Claire Compagnon, déléguée interministérielle en charge du dossier, lors d'une conférence de presse lundi 1er avril. En collaboration avec les centres de ressources autisme (CRA), elles seront mobilisées pour former et informer les professionnels. Les recommandations de la HAS concernant le dépistage de l'autisme chez les professionnels sont disponibles, en particulier dans le premier recours (généralistes, pédiatres, médecins scolaires…). Une altération des habiletés langagières et relationnelles de l'enfant, perceptible dès 12 mois et parfois plus tôt, ou encore une inquiétude des parents sur ces questions, doivent déboucher sur une consultation de repérage des signes de TSA et l'orientation, le cas échéant, vers une équipe de deuxième ligne pour le diagnostic.
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