"On fonctionne sans l'ARS" s'agace l'initiateur d'une vaste maison de santé
Malgré le discours officiel, qui appelle à soutenir les initiatives de terrain, Damien Nicolini dénonce l'absence totale d'appui de la part de l'ARS. Infirmier libéral dans l'Essonne, il a créé en 2014 une maison de santé de 600m2 regroupant dès le début une quarantaine de professionnels. Deux millions d'euros ont été engagés pour la MSP. "En tout et pour tout, on a reçu 200 000 euros d'aides de la région et 1 800 euros de la mairie pour les frais de fonctionnement, confiait-il à Egora peu après l'inauguration. C'est pitoyable." Par ailleurs, il a créé une association regroupant les acteurs de santé de son territoire, qui compte aujourd'hui 700 professionnels. Et les choses n'ont semble-t-il pas changé. Pourtant, depuis son arrivée, Agnès Buzyn ne cesse de marteler qu'elle veut encourager les acteurs locaux à développer leurs projets. Ça bloque en Essonne. "Ils font tout à l'envers. Je voudrais que l'ARS soutienne les initiatives de terrain. Malgré les discours de Nicolas Revel, ça n'est pas comme ça que ça se passe", regrette l'infirmier. "Ils sont dans une réflexion de gouvernances, de tutelles alors qu'il faut parler de dynamiques, de solutions. C'est ce qui parle aux libéraux, ils se sentent utiles dans une approche populationnelle."
"On fonctionne sans les aides de l'ARS", explique-t-il. Dans un premier temps, son projet n'a pas été retenu pour l'expérimentation des nouveaux modes de rémunération (ENMR) à laquelle il avait postulé ; il n'a pas non plus été retenu dans le cadre du fonds d'intervention régional (FIR). Aujourd'hui, l'ARS retoque son projet de santé. "Ils veulent qu'on le réécrive à leur manière", s'agace l'infirmier, qui assure ne pas avoir reçu "un centime de l'ARS sur l'organisation territoriale". Contactée par Egora, l'ARS n'a pas donné suite.
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