Conseil régional et SPS veulent ensemble aider les professionnels de santé de la région pour qu'ils aient envie de s'y installer malgré les difficultés de transports et le coût des loyers. Et surtout, envie d'y rester. "Nous voulons faire de la santé un domaine prioritaire et stratégique de la région. Nous avons de très gros atouts, mais aussi de fortes inégalités d'accès aux soins. Deux millions de Franciliens vivent en grande ruralité", expliquait lors d'une conférence de presse mercredi Cédric Arcos, le directeur adjoint du conseil régional. La santé, insistait-il encore, est une "source de croissance. En tant que responsables de l'aménagement du territoire, nous pouvons agir sur le logement, le transport, l'environnement, la prévention en direction des jeunes". Le conseil régional ne veut pas se transformer en ARS bis, mais travailler avec elle "en bonne intelligence, pour améliorer l'état de santé des populations et donc, la cohésion sociale". Le budget consacré à la santé devrait augmenter d'un quart en 2019 et passer à près de 30 millions d'euros l'an prochain. Déjà, la construction de 10 000 logements pour les jeunes professionnels de santé est acté, "car vu le prix des loyers, ils partent après avoir été formés. Ils ne restent pas", constate le directeur adjoint. Il y a 700 000 professionnels de santé en Ile de France.
L'association SPS, qui depuis 4 ans travaille à soutenir les professionnels de santé en souffrance et prévenir le burn out, a passé un accord de partenariat avec le Conseil régional. Une enveloppe de 100 000 euros sera consacrée dès l'année prochaine à la prévention du burn out et l'aide aux professionnels en souffrance. Ce partenariat s'articule en quatre axes, explique Cédric Arcos : une convention de partenariat "unique en France'", un grand colloque national qui se tiendra au Conseil régional d'Ile-de-France le 5 décembre prochain sur le thème : "Prévenir la vulnérabilisation des professionnels en santé" ; un soutien financier de 20 000 euros pour 2019 consacré à la plateforme d'appels ; et le financement des programmes de formation pour les professionnels (80 000 euros). Installée depuis trois ans, la plateforme -ouverte 24 h sur 24, 7 jours sur 7- a reçu 3 000 appels depuis sa création (N° vert : 0805 23 23 36). On y recense 60 % de salariés et 40 % de libéraux, et 20 % de médecins, qui sont les professionnels les plus en danger, devant les pharmaciens, les dentistes et les orthophonistes. Ces programmes axés sur la prévention et le soutien (gestion et optimisation du stress, hygiène de vie et alimentation, savoir s'assurer, etc.) se déroulent sous forme de "rencontres et ateliers d'échanges, reprenant les motifs d'appels et d'épuisement", expliquait Catherine Cornibert, de SPS. Les organisateurs espèrent avoir 2 000 inscrits, libéraux et salariés, chaque année, à raison de deux formations par mois. Un autre projet tient à cœur du Dr Eric Henry, le co-créateur et président de SPS : l'ouverture d'une maison des soignants, lieu de rencontre convivial et de soins pour les professionnels en souffrance. "C'est l'aspect humain, à côté de la plateforme d'appels, plus impersonnelle. Sur place, les professionnels trouveront de l'aide pour débrouiller leurs dossiers, seront écoutés avec bienveillance et aidés pour repartir d'un bon pied. Ils pourront également être pris en charge par des généralistes, psychiatres ou psychologues, dans des cabinets séparés", résumait le Dr Henry, regrettant la perte de confraternité liée à la crise démographique et la dépersonnalisation de l'e-santé. "Nous cherchons un local à louer dans Paris. Si tout va bien, l'ouverture est envisageable au deuxième semestre 2019" a-t-il indiqué. Mis à jour le 4 décembre à 15 h 42
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