La réforme du 3e cycle des études médicales pourrait-elle impacter l'accès au secteur 2, actuellement conditionné au titre d'ancien assistant spécialiste des hôpitaux ? Inquiets de cette éventualité, les jeunes spécialistes réclament des éclaircissements.
C'est une ombre qui flottait dès le départ sur la réforme du 3e cycle : la question de secteur 2. Les syndicats de jeunes médecins spécialistes sont désormais décidés à régler la question. Dans un communiqué commun, les quatre syndicats juniors à haute teneur en spécialistes (CNJC : chirurgiens ; Isni : internes ; Jeunes Médecins : jeunes hospitaliers ; et Snjar : anesthésistes-réanimateurs) réclament un éclaircissement sur la fin des études et les débouchés à la clé. "À ce jour, certaines modalités de cette réforme ne restent que partiellement définies, en particulier concernant l’étape cruciale de la phase 3, dite phase de consolidation", écrivent les syndicats, qui demandent une "ré-ouverture des discussions". La réforme a abouti à l'organisation de l'ancien internat en trois phases. La dernière, dite phase de consolidation, dure 1 an dans les spécialités médicales et 2 ans en chirurgie (elle n'existe pas en médecine générale). L'occasion pour l'étudiant, qui aura normalement soutenu sa thèse à ce stade, d'approfondir ses connaissances en exerçant sous le statut de docteur junior. Incidemment, cet exercice comptera pour un an dans l'accès au secteur 2.
Sésame, ne te ferme pas
Mais l'obtention du titre d'ancien assistant des hôpitaux, sésame pour le secteur 2, nécessite deux ans d'exercice après l'internat. Et les syndicats n'ont qu'une crainte : que l'exécutif, malgré ses dénégations, ne cède à la tentation de rogner sur le nombre de postes d'assistants à l'issue du DES, fermant ainsi un peu plus l'accès au secteur 2. Il faut dire que l'avenue Duquesne n'a eu de cesse, sur le temps long, de faire la chasse aux honoraires libres. "On craint une raréfaction des postes d'assistants en post-DES", explique Gabriel Saydoun, président du Conseil national des jeunes chirurgiens (CNJC), qui pointe un risque accru dans certaines spécialités, comme la chirurgie orthopédique ou l'urologie. Il redoute notamment que le statut de "docteur junior", à l'autonomie renforcée, ne serve d'excuse pour supprimer des postes d'assistants. "Nous voulons des garanties, parce que pour l'instant aucun décret n'existe." Au-delà de l'accès au secteur 2, les jeunes spécialistes réclament un éclairage sur l'encadrement des étudiants en phase de consolidation, le choix des stages et les salaires proposés. La première promotion d'internes vient d'entrer en phase d'approfondissement : plus qu'un an et demi avant l'arrivée des premiers "docteurs juniors" de l'histoire. Toujours délicat, la fin d'un cycle.
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