J'ai pratiqué la mésothérapie dès les années 80 et après une formation théorique et stage pratique à Paris, sous l'égide de la SFM (Société Française de Mésothérapie) qui délivrait les diplômes. Je suis ensuite devenu maître de stage et conférencier dans la région toulousaine au sein du CERM (Cercle d'Etude et de Recherche en Mésothérapie) et j'ai pu ainsi participer à la formation de confrères qui désiraient pratiquer cette technique qui était mal perçue par beaucoup qui nous considéraient comme de véritables charlatans et naturellement pas reconnue par le Conseil de l'Ordre. Pourquoi avoir pratiqué cette médecine ? Un de mes premiers patients présentait une maladie de Kahler avec localisations costales hyperalgiques et aucun traitement de l'époque (1980-1982) ne semblait le soulager hormis les morphiniques qui avaient des effets secondaires assez inconfortables et dont la pharmacopée était limitée. Heureusement des progrès ont été accomplis depuis. J'ai donc tenté cette technique à laquelle je n'étais pas formé et en me basant sur les documentations du Dr Pistor en particulier. Les résultats sur les douleurs ont été inespérés et ce brave patient me réclamait ses injections de Procaïne en regard des foyers de fractures. L'effet "anesthésiant" de la Procaïne me paraissait être le principal acteur de cette antalgie qui lui permettait une vie à peu près normale. Mais n'expliquait pas sa durée dans le temps puisque 2 à 3 séances par semaine suffisaient pour obtenir un effet positif et indéniable. Que dire du traitement des calcifications du sus-épineux si ce n'est que le confrère radiologue qui voyait les clichés avant traitement par Procaïne + Cacitétracémate disodique et 3 mois après et pouvait constater soit la disparition totale des calcifications soit leur nette diminution en taille et en densité et la disparition constante après une 2ème séance objectivée sur des clichés 6 mois après le début du traitement ? Au point que c'est lui-même qui a fait la démarche de me contacter pour s'informer du traitement administré et qui a insisté pour que nous fassions un article à faire paraître dans une revue médicale. Que dire de cette jeune infirmière qui vient me consulter le soir tard avec un lumbago aigu hyperalgique et que j'ai traitée par l'association Procaïne + Neuriplege et qui s'est relevée de ma table d'examen en disant à son mari : "nous pourrons aller danser ce soir chez nos amis"... Puis tous ces patients qui revenaient une fois par an pour traiter leurs sinusites et rhinopharyngites récidivantes et qui me disaient qu'ils n'avaient plus d'épisode infectieux ORL depuis le début des traitements. Les citratrisations d'ulcères variqueux, d'escarres étaient spectaculaires. Je dis étaient car la plupart des produits utilisés ne sont plus commercialisés. Il suffisait de 1ml de Peridil Héparine en mésothérapie pour provoquer un "flush" généralisé par vasodilatation, c'était un produit efficace et dont on pouvait voir l'effet immédiat. Je passe sur les différentes pathologies rhumatologiques pouvant recourir de la mésothérapie sur lesquelles la meilleure preuve d'efficacité était que les patients eux-mêmes revenaient pour des séances de méso. Quantifier les améliorations fonctionnelles mais aussi radiologiques et biologiques aurait été très positif mais aurait-il fallu de très nombreux cas et avoir des critères précis à évaluer, ce qui à l'échelon individuel, et dans le tumulte des consultations d'un généraliste était difficile à réaliser. Je préciserai que, personnellement, je n'ai jamais pratiqué de tarif hors convention concernant la mésothérapie, hormis pour certaines consultations à visée esthétique (traitement de la cellulite par exemple dont les résultats sont concluants si on se borne à traiter des cas de cellulite débutante ou peu importante, le reste étant du ressort de la lipoaspiration). Je parle au passé pour plusieurs raisons, d'abord parce que je suis retraité et n'exerce plus la mésothérapie mais aussi parce que la plupart des produits utilisés et efficaces ne sont plus commercialisés, ce qui réduit considérablement le champ de cette technique. Cela est bien dommage et doit aussi écarter certaines indications de ces traitements. Je précise que j'ai utilisé le fameux "Pistormatic", cet appareil qui permettait plusieurs types d'injection et de doses à administrer mais l'expérience montre que la seule seringue montée d'une aiguille à méso de 4mm 4 10ème peut être maniée avec le maximum d'efficacité. Voici un autre vécu d'un ancien et parmi les premiers mésothérapeutes que je pourrais encore développer sur de nombreuses pages... Commentaire publié en réaction à l'article : Mésothérapie : ce qui est prouvé (ou pas)
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