Faute de médecins, une maire de la Loire interdit aux habitants de mourir le week-end
C'est une mesure pour le moins radicale. Pour lutter contre la pénurie de médecins, la maire de La Gresle (Loire) a pris un arrêté interdisant aux administrés de décéder à leur domicile les samedis, dimanches et les jours fériés. Et ce, pour une durée indéterminée. Cette décision, l'édile l'a prise après le décès d'un résident de l'Ehpad de la commune, dimanche 1er décembre. Afin de réaliser un certificat de décès, Isabelle Dugelet, maire de La Gresle, se met à la recherche d'un médecin. Une mission qui s'est avérée plus compliquée que prévue. "Il faudra désormais choisir son moment pour mourir" D'après les informations des journaux locaux, Le Pays et Le Progrès, il n'y avait pas de médecins de garde disponibles, le Samu de Roanne est alors contacté. Le médecin régulateur du centre 15 a refusé le déplacement du Samu, n'étant pas sur son secteur de garde, et a demandé à la gendarmerie d'un bourg voisin, Charlieu, de faire une réquisition administrative. La maire est alors obligée de prévenir la permanence préfectorale, cette dernière avertissant l'Agence régionale de santé. L'ARS a alors désigné un médecin et la réquisition s'apprête à être ordonnée. Finalement le centre 15 trouve un médecin de garde de Charlieu pour constater le décès du vieil homme. Il aura, en effet, fallu 2h30 à l'édile pour trouver un professionnel de santé disponible. "Si les problèmes sont de plus en plus cruciaux pour avoir un médecin traitant, ou tout simplement être soigné, il faudra désormais choisir son moment pour mourir, ou alors choisir la voie publique où le Samu a l’obligation d’intervenir", déclare l'édile communiqué publié le 7 décembre. Des médecins surchargés Une mesure "absurde" pour dénoncer "l'absurdité du système", assure la maire. Dans ce village de près de 850 habitants, beaucoup n'ont plus de médecin traitant. Les quatre médecins du secteur de La Gresle, épuisés et surchargés, ont demandé à être dispensés de garde. Selon Le Progrès, vendredi 6 décembre, le président de l'Association roannaise pour l’urgence médicale a co-écrit avec un médecin du secteur de garde de La Gresle un courrier à l’ARS et à l’Ordre des médecins pour leur demander de remédier à cette situation. Ils rappellent que ce secteur de garde doit être assuré, quitte peut-être à contraindre les médecins salariés à participer aux gardes. À Roanne, l’Ordre des médecins et l’ARS viennent de rappeler à un médecin salarié qui souhaitait sortir des tours de garde qu’il ne pouvait s’y soustraire. De son côté, Isabelle Dugelet espère que son arrêté fera réagir les autorités et les politiques. "On est capable en France de se mobiliser sur de nombreux sujets, dont l’urgence climatique, des fermetures de piscine ou de services publics, et pourtant la question de la santé qui est le premier sujet de préoccupation de la population rurale est toujours éludée, toujours renvoyée à plus tard", déplore-t-elle. [avec Le Pays et Le Progrès]
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