"On ne marchandise pas l'humain" : Jean Leonetti très critique sur le rapport bioéthique
Le vice-président délégué des Républicains, auteur de deux lois sur la fin de vie, a fustigé le "parti pris idéologique" du rapport de la mission parlementaire sur la révision de la loi de bioéthique, rédigé par son confrère LREM Jean-Louis Touraine.
"De toute évidence il y a un parti pris idéologique", a réagi Jean Leonetti lundi sur la radio RCF. "Au fond le débat sur la bioéthique, c'est : est-ce que ce qui est techniquement et scientifiquement possible est humainement souhaitable ? La réponse est évidemment non", a-t-il jugé. Si "la science fait des progrès extraordinaires, l'homme doit avoir la sagesse de dire ce qu'il applique et ce qu'il n'applique pas, avec une idée simple qui consiste à dire : est-ce bien ou pas bien pour l'humain". Or selon lui, le rapport Touraine dit que "tout ce qui est techniquement possible doit être légal, et tout ce qui est dans le monde marchand doit pouvoir s'ouvrir à la bioéthique", à l'inverse d'une "règle simple : on ne marchandise pas l'humain". Critiquant la "vision" de ce rapport, centrée selon lui sur "l'inéluctable application de toute technique", il a prédit un "effet domino": "quand on pousse la porte de la PMA pour toutes, sans père, on ouvre la porte à la prochaine modification qui sera les mères porteuses".
Rédigé par le député LREM Jean-Louis Touraine, ce rapport, qui vise à préparer le débat législatif, a proposé mardi des changements majeurs en matière de bioéthique. Parmi eux, l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules, et l'autorisation de la PMA post-mortem (la conjointe d'un homme décédé aurait le droit de se faire inséminer avec son sperme, congelé avant son décès). La mission considère cependant qu'il faut maintenir l'interdiction de la GPA, tout en reconnaissant à l'état civil les enfants conçus grâce à une GPA pratiquée à l'étranger. "Petit à petit on repousse les limites sans jamais se fixer une ligne infranchissable", a regretté Jean Leonetti. [Avec AFP]
La sélection de la rédaction
Suivrez-vous le mot d'ordre de "Médecins pour demain" en portant un brassard noir en décembre ?