La pratique des dépassements d'honoraires par les kinés de la capitale est une coutume liée notamment à la cherté des loyers. Mais la CPAM ne la tolère plus, et vient d'envoyer des centaines de courriers et des dizaines de mise en demeure aux professionnels parisiens, pour faire cesser leur pratique habituelle du DE.
Selon une étude menée par la CPAM de Paris sur les dépassements d'honoraires pratiqués par les kinés libéraux, qui utilisent le DE, 2 655 d'entre eux sont en dehors des clous. Ainsi, expose le SMKRP (antenne parisienne de la FFMKR) sur son site, 50 professionnels ont reçu un courrier recommandé d'avertissement, les prévenant d'une procédure conventionnelle à leur encontre s'ils ne modifient pas leurs pratiques tarifaires durant le mois. Environ 800 courriers de rappel de la réglementation relative à la facturation des honoraires ont également été envoyés, enjoignant leurs destinataires de modifier leurs pratiques tarifaires et 1800 autres kinés ont reçu un simple courrier de rappel de la réglementation. Très remonté, le SMKRP n'entend pas se laisser faire, certains de ses membres estimant que l'abandon des dépassements d'honoraires dans la capitale, où les loyers atteignent des sommets, équivaudrait à mettre la clef sous la porte. "Rien n'encadre le DE, les textes sont désuets et la nouvelle convention nationale n'apporte pas de dispositions particulières pour les zones urbaines", peste Ludwig Serre, le porte-parole du SMKRP. L'acte est facturé 16 euros en moyenne, pour une durée d'une demi-heure généralement. "Comment voulez-vous que l'on s'en sorte avec le cout des loyers, et l'obligation de moderniser le matériel ?", commente-t-il. Le syndicaliste souligne que 53,1 % des actes parisiens, sont effectués sans dépassements. "Ce qui prouve qu'il y a une offre de soins à tarifs opposables dans la capitale, ne serait-ce que pour les patients en CMU ou CME. De plus, on le voit bien en fonction du type d'actes pratiqués avec DE, plus le patient est malade, moins il y a de dépassements", ajoute-t-il. Le syndicat a demandé un rendez-vous à Agnès Buzyn pour lui exposer "les grandes difficultés rencontrées par les kinés parisiens", et envisager les solutions à y apporter. Pour l'instant, "le courrier a été lu'", mais aucune réponse ne lui a été apportée.
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