Pénurie de carburant : les infirmières libérales réclament un accès prioritaire

21/03/2023 Par Louise Claereboudt
Paramédicaux
"Il serait inadmissible qu’en plus du manque de considération, de l’absence de valorisation, notre profession soit un peu plus pénalisée dans son activité quotidienne par la pénurie de carburant", signale Convergence infirmière.

S’apprête-t-on à revivre le scénario noir de l’automne ? Alors que le projet de réforme des retraites du Gouvernement a été adopté ce lundi 20 mars après le rejet des motions de censure, le mouvement de grève risque de se durcir. Tout comme les blocages des raffineries. Aux quatre coins de la métropole, certaines stations-services font déjà face à des difficultés d’approvisionnement. Mais pas au point de s’alarmer, a tenté de rassurer le président de l’Union française des industries pétrolières énergies et mobilités (Ufip), interrogé par La Dépêche du Midi. "La France compte 200 dépôts pétroliers pour près de 11 000 stations-service", a indiqué Olivier Gantois. "Ce lundi [20 mars], seuls 8 dépôts [étaient] bloqués, ce qui ne nous fait pas craindre de véritable pénurie." Selon Le Figaro, "9,5% des stations-service ne disposent pas soit d'essence (SP 98, SP95, E10), soit de diesel". Hier, 23 départements avaient "au moins 10% de stations-services en difficulté". Les Bouches-du-Rhône seraient le département le plus touché avec "plus de la moitié des lieux de distribution en rupture", entraînant une limitation des ventes jusqu’à jeudi 23 mars décidée par la préfecture du Vaucluse. "Un certain nombre d’infirmières et d’infirmiers libéraux rencontrent désormais des difficultés pour faire le plein d’essence", indique en effet Convergence infirmière dans un communiqué diffusé ce mardi 21 mars. "La pénurie se propage dans de plus en plus de régions, de plus en plus de villes. Les files d’attentes s’allongent." Le syndicat alerte sur d’éventuelles "conséquences en matière de santé publique" dans certaines zones où les IDEL ne pourraient plus se rendre, faute de carburant. Il réclame de fait un accès prioritaire aux pompes là où les files d’attente se créent. "Des files dédiées doivent être réservées aux soignants et en particulier aux infirmières et aux infirmiers libéraux." "Notre profession est en souffrance. Il serait inadmissible qu’en plus du manque de considération, de l’absence de valorisation, elle soit un peu plus pénalisée dans son activité quotidienne par la pénurie de carburant", écrit Convergence infirmière, qui interpelle l’exécutif : "Le Gouvernement doit rapidement prendre des mesures adaptées en lien avec les préfets dans chaque département" pour garantir l’activité des IDEL. Le syndicat indique par ailleurs qu’il relaiera les "problématiques locales" pour permettre aux infirmières de s’organiser pour assurer leurs tournées "sereinement". [avec Le Figaro et La Dépêche du Midi]

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