Poursuivi pour agressions sexuelles sur 4 patientes, un médecin généraliste relaxé
Trois ans de prison avec sursis et 5 ans d’interdiction d’exercer avaient été requis contre ce généraliste de 61 ans lors de l’audience, début mars. Le procureur de la République avait estimé que ce dernier n’était pas un prédateur mais "quelqu'un de familier, dans une trop grande proximité", pouvant aller jusqu'au "basculement", par "opportunité". Le médecin était accusé par quatre de ses patientes d’agressions sexuelles. L’une d’elle, âgée d’une vingtaine d’années au moment des faits, raconte que le praticien avait eu "un comportement déplacé" durant des mois. En 2015, en consultation, "il m'a masturbé le clitoris, et m'a demandé 'je te fais du bien ?'. Là, c'était plus possible", témoigne celle qui était venue consulter pour demander un certificat après avoir été victime de violences conjugales. Elle poursuit : De manière "injustifiée", il lui aurait demandé d'enlever son soutien-gorge, palpé ses seins, et, aurait insisté pour "vérifier" les ovaires par un toucher vaginal, la patiente ayant "récemment eu une grossesse extra-utérine". "Il a posé son pouce sur mon clitoris, et il a frotté." 200 autres patientes ont été contactées dans le cadre de l’enquête. Une dizaine rapporteront "des comportements déplacés", "des caresses dans les cheveux". Le médecin les appellerait "cocotte" ou "ma puce". Une deuxième plaignante dit avoir subi des attouchements sur la poitrine, les fesses et au niveau du clitoris. Elle assure avoir "senti une érection" dans son dos lors d’un examen. Les deux autres femmes ayant porté plainte ne se sont pas présentées lors de l’audience. A la barre, le généraliste, lui, reconnaît de "possibles" comportements déplacés, mais a nié toute agression. "La société évolue, certains gestes peuvent être considérés comme trop familiers, aujourd'hui." Ajoutant que "la palpation fait partie des examens" pour certaines pathologies. L'avocate de l'Ordre des médecins avait quant à elle estimé qu'il était "difficile" de déterminer la "limite entre mauvaise pratique médicale, familiarité voire grossièreté" et "gestes délictuels". Ce mardi, le tribunal correctionnel a estimé que les infractions n’étaient pas caractérisées. "Un doute existe quant à l'élément intentionnel" et les éléments matériels sont également fragiles, a jugé l’instance, qui a par ailleurs souligné qu’une des plaignantes avait mis plusieurs mois à porter plainte et avait continué à consulter le généraliste après les gestes dénoncés. Une autre a évoqué des faits jamais décrits auparavant los de l’audience, ajoute le tribunal. "On a enfin des gens qui arrivent à faire la part des choses et à faire du droit, pas à être dans l'émotion", s'est réjoui auprès de l'AFP l'avocate du médecin, absent pour le délibéré, Me Alice Cohen-Sabban. [avec AFP]
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