Le procès de cette obstétricienne doit éclaircir les circonstances qui ont abouti à la décapitation d’un bébé lors de l’accouchement. Elle est entendue depuis le 10 mai dernier à Manchester (Royaume-Uni)
Les faits remontent au 16 mars 2014. Mme A, une patiente de 30 ans, se présente à l’hôpital de Dundee, une ville moyenne du nord-est de l’Ecosse, pour la naissance de son premier enfant, un petit garçon très prématuré de 25 semaines seulement. Le vendredi précédent, une échographie a révélé que le bébé ne s’est pas retourné et se présente les fesses en bas. A son arrivée, la mère a déjà perdu les eaux mais le col de son utérus ne n’est ouvert que de 2 ou 3 cm. Une césarienne est d'abord recommandée à la patiente, mais lorsque l'obstétricienne arrive, elle estime que ça n'est pas nécessaire. Elle préconise donc un accouchement par voie basse malgré les mises en garde répétées de ses collègues et des sages-femmes. Les choses se présentent pourtant mal. Le col de l’utérus ne s’ouvre pas et le bébé a du mal à sortir. "On me disait de continuer à pousser. J’avais très mal et je criais. J’ai senti les mains du docteur qui tiraient sur le bébé, et en même temps elle appuyait très fort sur mon ventre", raconte la patiente à la barre du tribunal. Par trois fois, le médecin tente de couper le col de l’utérus avec des ciseaux, en vain. Durant toute l’opération, aucune anesthésie locale ne sera pratiquée. Selon une sage-femme, l’anesthésiste a pourtant voulu lui donner un anti-douleur, refusé par l'obstétricienne. Tandis que le médecin s’acharne à tirer sur les jambes et à tourner le torse du bébé comme pour le "dévisser", la tête se détache et reste coincée dans le col de l’utérus. La jeune mère est alors rapidement endormie pour pratiquer une césarienne et récupérer la tête manquante. L'obstétricienne demande à deux de ses collègues de "recoudre" la tête afin de présenter le corps du nouveau-né à la mère. "Votre bébé est mort, ce sont des choses qui arrivent", lui annonce-t-elle brutalement à son réveil. Les faits accablent l'obstétricienne. "Je l’ai mise en garde au moins trois ou quatre fois contre un accouchement naturel", assure Yeswanthini Bhushan, une autre médecin qui est arrivée au cours de l’accouchement pour assister l'obstétricienne. "Lorsque je me suis approchée, je l’ai découvert couvert d’ecchymoses avec le cou complètement tordu", témoigne-elle en larmes dans le tribunal. L'obstétricienne se défend de toute faute et prétend n’avoir aucune responsabilité quant à la mort du petit garçon. Selon elle, le prématuré était déjà mort-né à l’accouchement. "Le coeur battait" assure également l’avocat des parties civiles. Le procès devrait durer un mois. L'obstétricienne, qui a été suspendue suite aux événements, encourt une radiation de l’ordre des médecins. [Avec Vsd.fr]
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M A G
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