A l'occasion du Ségur de la Santé, le directoire de l'AP-HP, qui réunit les représentants de la communauté médicale, les doyens des facultés de santé et les dirigeants du groupe, a élaboré des propositions pour la réforme du système de santé Ainsi, les hôpitaux de Paris, "après un échange avec les représentants médecins de l'Union régionale des professionnels de santé" (URPS), proposent d'abolir le ticket modérateur à l'ensemble des soins hospitaliers. Cette mesure avait déjà été défendue par le directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, en janvier 2017. En pratique, cela permettrait aux patients de bénéficier de soins hospitaliers remboursés à 100% par l'Assurance-maladie, et non plus par les mutuelles. Cela serait une aide financière notable pour les patients qui ne sont pas assurés afin d'éviter des restes à charge élevés. D'après Les Echos, l'AP-HP a mené une étude sur 200 dossiers Covid-19 tirés au sort, et constaté qu'un tiers d'entre eux n'étaient financés qu'à 80 % par l'Assurance-maladie, avec en moyenne 1.150 euros à la charge du patient ou de sa mutuelle. Un montant qui peut dépasser 10.000 euros lors d'un passage en réanimation, qui ne dispense pas de ticket modérateur.
Autre élément à la faveur de la suppression du ticket-modérateur, la réduction des tâches administrative engendrée par le double financeur de l'hôpital. "Au moment où l'on doit simplifier et débureaucratiser, il est paradoxal d'avoir, dans un établissement comme l'AP-HP, l'équivalent de 1.500 emplois uniquement consacrés à facturer auprès des centaines d'organismes d'assurance complémentaire", écrit le directoire cité par Les Echos. Mettre fin à ce double financement "permettrait de créer, à masse salariale égale, plus de 1.500 emplois de soignants", à répartir "là où la charge en soins est la plus lourde, objectivé par une analyse associant les soignants". Par ailleurs, le directoire de l'AP-HP propose que 20 à 30 % des paramédicaux puissent accéder à des responsabilités accrues, avec une rémunération trois fois plus élevée en fin de carrière qu'au début (moins de deux fois aujourd'hui). Sur le court terme, il est également évoqué la possibilité d'ouvrir à ces soignants la possibilité de travailler 10 % de temps en plus sur l'année, avec une augmentation de salaire de 20 %. Si 20 % des infirmières saisissaient l'occasion, cela permettrait de combler le déficit de 800 emplois constaté dans le groupe début 2020, indique le directoire. [Avec lesechos.fr]
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