Cyberattaque de l’hôpital de Corbeil-Essonnes : le préjudice estimé à plus de 2 millions d'euros

01/09/2022 Par Mathilde Gendron
Après la cyberattaque de l’hôpital de Corbeil-Essonnes, le lundi 22 août, le président du conseil de surveillance a estimé le préjudice à 2,1 millions d’euros.

 

Plus d’une semaine après la cyberattaque dont a été victime le centre hospitalier Sud francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes, Medhy Zeghouf, président du conseil de surveillance du CHSF, a chiffré le préjudice de l'attaque à 2,1 millions d’euros. Pour retrouver leur fonctionnement d’origine, tous les services doivent être testés et contrôlés. “On sécurise des secteurs et on les rouvre un par un. C’est comme du déminage”, explique Medhy Zeghouf, président du conseil de surveillance du CHSF, au Parisien. Pour cela, des experts informatiques s’occupent de créer une muraille numérique solide, appelée "bulle informatique".  

Afin de maintenir l’activité de l’hôpital, la direction a décidé de revenir au format papier. Le CHSF s’est doté de près de 150 graveurs CD pour transmettre l’imagerie médicale à travers les services. Tout est stocké sur des périphériques externes : les bilans sanguins, les ordonnances… Quant aux documents qui avaient été dématérialisés il y a plusieurs années, comme le Vidal par exemple, l'hôpital a dû commander des exemplaires en format papier, pour pouvoir les utiliser. Pour les comptes rendus, les médecins utilisent des dictaphones, qui sont ensuite retranscrits par les secrétaires médicales. 

Bien que fonctionnelle, cette méthode a quelques inconvénients. Par exemple, en pharmacie, “donner un médicament prend jusqu’à cinq fois plus de temps” qu’avec le mode de fonctionnement numérique. “Cela fonctionne mais c’est plus lent et plus fatigant. On ne pourra pas faire six mois comme cela”, déplore Franck Banizette, du syndicat Sud Santé 91. “On est obligé de retranscrire toutes les trois heures les paramètres vitaux des patients, écrire à la main les ordonnances", témoigne Laurence, soignante en réanimation.

Pour l’heure, “près de 500 patients stables sont hospitalisés” sur 1.000 lits disponibles, informe la direction de l’établissement, à nos confrères du Parisien. De nombreux patients avaient été transférés vers d’autres établissements, notamment les nouveaux-nés en réanimation. 

Le ministre de la Santé, François Braun, a estimé qu’un retour à la normale ne serait pas prévu avant “plusieurs semaines voire plusieurs mois”. Ce dernier a annoncé débloquer 20 millions d’euros pour renforcer la sécurité des établissements de santé. 

[Avec Le Parisien

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