Balance ton brancard : quand les urgentistes dénoncent le manque de lits
Depuis la mi-janvier, au moins 17 000 patients auraient passé la nuit sur un brancard des urgences faute de lits d'aval. Chaque nuit, une soixantaine de services remontent ces chiffres à Samu-Urgences de France pour dénoncer l'inertie des directions hospitalières.
Au moins 305 patients ont passé la nuit dernière sur un brancard des urgences. Depuis le 10 janvier, ils seraient plus de 17 000 à avoir été ainsi "maltraités". Le problème serait bien vaste, car seule une soixantaine de services, sur les 600 que comptent l'Hexagone, participent régulièrement à ce comptage dans le cadre du "No bed challenge" lancé par Samu-Urgences de France. Objectif de cette opération de communication : "sensibiliser fortement nos décideurs, nos collègues, les patients aux difficultés majeures de l’aval des Urgences", saluer les établissements qui ont pris le problème à bras le corps et cibler les établissements "qui restent passifs dans la situation inacceptable actuelle", explique le président de l'association, le Dr François Braun.
En fonction du nombre de patients sur les brancards, Samu-Urgences de France établit des classements quotidiens et hebdomadaires et dresse, chaque mois, la liste des 10 meilleurs établissements et des 10 plus mauvais. Le "bad du mois" a été décerné au service des urgences du CH Jacques-Cœur à Bourges qui, chaque nuit au cours des deux dernières semaines, a laissé plus de 8 patients dormir sur des brancards. "Nous ne pouvons, nous ne devons plus accepter la maltraitance des patients, la surcharge des Urgences étant, et ceci est largement prouvé, responsable d’une augmentation de la morbi-mortalité", martèle le Dr Braun.
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