Contre un changement de leur statut, les directeurs d'hôpitaux en grève ce jeudi
Ce jeudi 19 octobre, trois syndicats de directeurs d’établissements de soin* ont décidé de faire grève, mécontents de la transposition de la réforme de la haute fonction publique à la haute fonction publique hospitalière. Demandée par Emmanuel Macron et mise en place en janvier 2023, elle a pour objectif de supprimer progressivement les grands corps de l’Etat, et de clarifier la rémunération de 6 000 hauts fonctionnaires. "La logique de la réforme de la haute fonction publique n'est toujours pas respectée", dénoncent les trois syndicats dans un communiqué commun. "Il nous faut tous peser pour que la réforme de la haute fonction publique s'applique à tous et améliore la situation de chacun."
Les syndicats avaient déjà soulevé ce point en juillet 2023 lors des négociations avec le ministère de la Fonction publique, et avaient fini par quitter la table sans accord. Ils demandent, à l’occasion de cette grève, que tous les directeurs d’un établissement de santé aient le même statut. Cela permettrait "de passer sans perte financière d'un poste dans une direction d'hôpital à un poste de directeur d'Ehpad", explique Lionel Pailhé à nos confrères de l’AFP.
Car aujourd’hui, plusieurs voies sont possibles pour devenir directeur d’établissement de soin (hôpital, Ehpad, établissement sanitaire, social et médico-social) : le concours de directeur d’établissement sanitaire social et médico-social (D3S) et notamment le concours de directeur d’hôpital (DH). Avec la réforme, la grille de rémunération et les nouveaux systèmes de primes seront applicables aux étudiants ayant obtenu le diplôme DH, mais pas pour ceux ayant obtenu un diplôme D3S. Ils redoutent par conséquent une baisse d’attractivité de la filière. "En envoyant le signal que les directeurs de ces structures ne sont finalement pas considérés comme des hauts fonctionnaires, le risque que les directeurs désertent ces structures est réel, ce qui aggraverait la situation actuelle", poursuivent-ils dans leur communiqué, en demandant "un statut à la hauteur de [leurs] responsabilités futures".
En août dernier, les étudiants et directeurs diplômés du D3S avaient également envoyé un courrier au ministère de la Fonction publique pour leur faire part de leurs craintes suite à cette réforme. 85% des élèves-directeurs sont par ailleurs prêts à se mobiliser.
*Le Syndicat des cadres de direction, médecins, dentistes et pharmaciens des établissements sanitaires et sociaux publics et privés (Syncass-Cfdt), Force ouvrière Cadres hospitaliers, et l'Union fédérale CGT des médecins, ingénieurs, cadres et techniciens (Ufmict)
[Avec AFP et start.lesechos.fr]
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