Crise des urgences, crise de l'Hôpital : la CME de l'AP-HP sonne l'alerte
Tout en apportant son soutien aux "demandes des services d'urgence", la CME de l'AP-HP a tenu à adresser une mise au point aux pouvoirs publics. "La crise touche l'hôpital public dans son ensemble", affirme ainsi la communauté médicale du premier CHU de France, dans une motion adoptée mardi 10 septembre. En cause, une "sous-dotation financière et s'aggravant chaque année" qui met en péril les missions du service public hospitalier. La CME demande instamment à ce que "les mesures annoncées pour répondre à la crise des urgences", chiffrées par le ministère à 750 millions d'euros, "soient intégralement financées sans être imputées au budget actuel des hôpitaux". Elle réclame par ailleurs une révision du financement hospitalier. L'Objectif national des dépenses d'Assurance maladie (Ondam) est "particulièrement contraint" depuis 2009, et ce alors que "la production de soins à l'hôpital public augmente régulièrement", rappelle le Pr Pierre-Louis Bras, membre de la Chaire santé de Sciences po dans Les Tribunes de santé*. Mécaniquement, le respect de l'enveloppe budgétaire s'est donc fait au détriment des tarifs hospitaliers. "Cette faible augmentation des prix s'est traduite d'une part par une faible évolution des salaires à l'hôpital entraînant une baisse du pouvoir d'achat du salaire moyen net, d'autre part par une forte augmentation de la productivité du travail", souligne l'expert. Et de conclure : "Il est peu probable que les hôpitaux publics puissent sans dommage supporter un Ondam qui ne progresserait que de 2,3% par an."
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