Enquête pour homicide involontaire après la découverte du corps en décomposition d'un patient à l'hôpital de Marseille
Ce patient de 73 ans, atteint de la maladie d’Alzheimer, était porté disparu depuis plus de deux semaines. Son corps a été retrouvé mardi en état de décomposition dans une partie inutilisée du sixième étage de l’hôpital de la Conception de Marseille.
Mardi 3 septembre, plusieurs patients de l’hôpital de la Conception (Assistance publique - Hôpitaux de Marseille) se sont plaints d’une odeur nauséabonde dans les couloirs. Après des recherches dans tous les étages, un corps sans vie et en état de décomposition a été retrouvé dans une unité désaffectée du sixième étage. Il s'agit de la dépouille d’un patient septuagénaire, disparu le 19 août dernier alors qu’il attendait une séance de chimiothérapie. L'autopsie menée mercredi "n'établit pas l'intervention d'un tiers", a précisé à l'AFP le procureur de Marseille, Xavier Tarabeux.
Une enquête a été lancée pour déterminer les circonstances exactes de la mort. Elle est conduite sous le chef d'homicide involontaire. Le patient, âgé de 73 ans, père de six enfants et souffrant de la maladie d’Alzheimer, était venu seul en taxi jusqu’à l’hôpital depuis sa maison de retraite. Depuis sa disparition, ses proches le recherchaient dans tout Marseille, allant jusqu’à afficher des centaines d’avis de recherche.
Plainte pour "délaissement" d'une personne vulnérable
Avant même la découverte du corps, son fils a décidé de porter plainte contre l'hôpital et son service d'oncologie pour "délaissement" d'une personne vulnérable. Selon lui, tout n'a pas été mis en œuvre pour retrouver son père à temps : "La directrice de l'établissement m'a dit qu'elle avait fouillé partout. Moi, je suis passé d'étage en étage. Je demandais au service des infirmières s'ils avaient retrouvé mon père et les femmes des services me disaient qu'elles n'étaient pas au courant, qu'elles ne savaient pas que quelqu'un avait disparu". Très choqué, il ajoute : "Je suis dégoûté, écœuré, parce que mon père ne méritait pas de mourir dans des circonstances comme ça. (...) Ils l'ont fait mourir comme un chien, et ils l'ont oublié. Que des personnes laissent mourir une personne comme ça, j'arrive même pas à y croire."
De son côté, l'AP-HM, régulièrement confrontée à des fugues de patients, assure avoir tout mis en oeuvre pour le retrouver : fouilles répétées de tout l'établissement et ses abords, visionnage de la vidéosurveillance, mobilisation générale des personnels encadrants, soit "des dizaines" de personnes. Une enquête interne a été lancée. "Il aurait été préférable qu'il soit accompagné. Il était désorienté et dément", a regretté la directrice adjointe. "Nous n'étions pas au courant d'épisodes récents" de fugue, qui s'étaient produits peu avant à l'Ehpad, a de son côté précisé le Pr Régis Costello, chef du service d'hématologie. "Il était connu pour sa pathologie hématologique, pour sa pathologie neurologique, mais pas pour les fugues, c'est un patient qui ne posait aucun problème", a-t-il souligné.
Plusieurs mystères demeurent. L'unité désaffectée dans laquelle le cadavre a été retrouvé, à l'intérieur d'une chambre dont la poignée était cassée, avait été fouillée plusieurs fois, sans qu'aucun bruit ou signe de présence ne soit décelé. L'unité elle-même était verrouillée, même si le parcours du vieil homme a pu le mener jusqu'à une issue de secours, retrouvée fracturée.
[Avec AFP]
Article mis à jour le 05/09/2019.
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