Grève des intérimaires : 20 fermetures de services hospitaliers en 48 heures

18/04/2023 Par Louise Claereboudt
Selon le syndicat national des médecins remplaçants des hôpitaux, la situation se tend chaque jour un peu plus depuis la mise en application de la loi Rist, plafonnant la rémunération des intérimaires. 70 services hospitaliers en feraient actuellement les frais.
 

Il y a comme une dissonance entre les annonces d’Emmanuel Macron et les chiffres du Syndicat national des médecins remplaçants des hôpitaux. Lors d’une allocution télévisée, ce lundi 17 avril à 20 heures, le chef de l’Etat a promis de "désengorger" les services d’urgence "d’ici fin 2024". Une projection dans un avenir radieux qui détonne. Deux semaines après la mise en application de la loi Rist, encadrant les rémunérations des médecins intérimaires, nombreux sont les hôpitaux à être en difficulté. Selon une liste non exhaustive établie par le SNMRH, 70 services hospitaliers seraient fermés (à la date du 17/04), en majorité des services d’urgence mais aussi de pédiatrie, de gastroentérologie, de médecine, etc. De nombreux SMUR seraient également à l’arrêt, faute de médecins pour fonctionner. "En 48h, on a relevé 20 fermetures supplémentaires", écrit le syndicat dans un tweet publié hier soir. Plus de 20 autres services seraient par ailleurs en grande difficulté, alerte le SNMRH.  

"Il n'y a pas de service qui va fermer de façon sèche", avait pourtant promis le ministre de la Santé, François Braun, le 3 avril – jour de la mise en application de la loi Rist, sur le plateau de RMC et BFMTV. Le locataire de l’avenue de Ségur avait par ailleurs indiqué que "des solutions" avaient été trouvé "pour les trois premières semaines d’avril" pour "tous les services". Une illusion, pointe le Syndicat national des médecins remplaçants des hôpitaux.

Engagé dans un bras de fer avec l’exécutif, le syndicat a saisi le Conseil d’Etat, demandant l’annulation de l’instruction ministérielle de l'instruction ministérielle du 17 mars dernier qui vise l'application des dispositions de la loi Rist, qui "fait s’effondrer l’hôpital public". L’audience a été fixée au mardi 2 avril prochain à 11h, a indiqué ce mardi le SNMRH, se réjouissant de la réactivité de la plus haute juridiction administrative française. "Les médecins ont tous marqué leur attachement profond aux hôpitaux publics", en particulier lors de l’épidémie de Covid, "et le ministère se met dans une impasse dramatique pour les patients en voulant agir par autoritarisme. Il doit retrouver raison et admettre qu’il ne peut construire l’hôpital de demain en agissant contre les principaux acteurs que sont les médecins", a déclaré le président du syndicat, le Dr Éric Reboli, dans ce communiqué.

Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?

Stéphanie Beaujouan

Stéphanie Beaujouan

Non

Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus

 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
0
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
12
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6