C’est une petite phrase qui ne passe pas. Dans le cadre d’un documentaire portant sur l’agonie de l’hôpital public, diffusé par France 3 mercredi 16 mars, Marie-Odile Saillard, directrice générale du Centre hospitalier régional Metz-Thionville, a été invitée à s’exprimer sur le mode de gouvernance des hôpitaux et sur les désaccords entre les professionnels de santé et leurs administrateurs.
“L'hôpital est un univers où le pouvoir est essentiellement médical, il l’a toujours été, ça n'est pas nouveau”, a-t-elle d’abord tranché. “Il y a eu au sein de l’hôpital un certain nombre d’évolutions qui ont amené, il y a une quinzaine d’années, les pouvoirs publics à rechercher une forme d'efficience en poussant les structures hospitalières publiques à être dans une dynamique de plus forte activité”, a-t-elle néanmoins reconnu.
Le journaliste conduisant le documentaire décide alors de l’interviewer, reportage à l’appui, sur le modèle mis en place au CH de Valenciennes. Dans cet établissement, 90% des prérogatives administratives sont déléguées aux médecins. “Est-ce faisable dans votre CHR ?”, l’interroge-t-il. “C’est faisable”, a immédiatement répondu Marie-Odile Saillards avant de nuancer sa position. “Certaines équipes sont prêtes à y aller, d’autres pas encore. Je pense qu’aujourd’hui, les équipes médicales et les structures médicales ne sont pas toutes au même degré de maturité”, a-t-elle poursuivi.
Poussée à préciser le sens de son propos, la directrice du CHR détaille alors ce qu’elle entend par-là : “Essayer d’éviter le gaspillage, les mauvais usages, et aussi le caprice.” “Les médecins sont capricieux ?”, rebondit le journaliste. “Nous sommes tous capricieux. Les médecins le sont plus particulièrement, ce sont des divas”, a-t-elle affirmé.
Tollé sur les réseaux sociaux
Très vite, sur Twitter, les médecins n’ont pas manqué de faire connaître leur colère. Sous le hashtag #jesuisunediva, ils ont commenté les propos de la directrice, non sans ironie.
On le sait qu’on vous forme ainsi : mépriser les soignants et considérer que les demandes de moyens sont des caprices.
— Vie De Carabin (@VieDeCarabin) March 18, 2022
Ça vous permet de vous persuader que l’hôpital va bien sous votre direction. C’est un mécanisme de protection psychologique. Ça s’appelle le déni#JeSuisUneDiva https://t.co/xj2WAJ5JR0
C’est donc sans regret que je pars du CHR. Un robot chirurgical pour réaliser la chirurgie du XXIeme siècle c’est trop demandé. #jesuisunediva pic.twitter.com/JD6cmbg4AG
— THEVENIAUD (@DrTheveniaud) March 18, 2022
J'ai mis de la mayo sur mes œufs et du sel dans pâtes parce #jesuisunediva
— Docteur Ouste (@DocteurOuste) March 18, 2022
Personne pour me rouler jusqu'à la salle de pause et me servir, très déçue. pic.twitter.com/Gj1hoJSNIA
#jesuisunediva mais bien sûr …mon but est de soigner par de remplir des tableau Excel … ou l on voie tout les effet pervers de l hyper administration française https://t.co/hcPtxnAuxx
— Dr ortho 33 #vacciné #jesuisdyslexique (@cosinus33) March 18, 2022
De son côté, Marie-Odile Saillard a tenu à répondre à la polémique par un tweet. “En réponse à #jesuisunediva, les divas sont des personnes extraordinaires, douées de talents hors norme et pour lesquelles j’ai une immense admiration, mais qui ont tendance à considérer, qu'à ce titre, rien ne peut leur être refusé. Inlassable défenderesse de l’hôpital public, extraire ce seul passage de mon interview est bien réducteur pour l’hôpital public à qui j’ai consacré ma vie, dont 10 ans dans la blouse blanche d’une infirmière”, a-t-elle écrit.
En réponse à #jesuisunediva, les divas sont des personnes extraordinaires, douées de talents hors norme et pour lesquelles j’ai une immense admiration, mais qui ont tendance à considérer, qu’a ce titre, rien ne peut leur être refusé.(1/2)
— Marie-Odile Saillard (@MOSaillard) March 17, 2022
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