Quand l'hôpital réclame le retour de la PDS obligatoire pour la médecine de ville
"Il y a vraiment besoin d'un plan d'urgence", a martelé le président de la FHF Frédéric Valletoux à l'occasion de ses vœux à la presse. Il devrait délivrer ce même message ce jeudi soir, lors d'une rencontre avec le Premier ministre Edouard Philippe.
Alors qu'Agnès Buzyn devrait faire des annonces pour l'hôpital en février, Frédéric Valletoux, président de la FHF a rappelé les mesures urgentes qu'il souhaite voir y figurer. "Le préalable, c'est un discours politique très fort pour comprendre la vision de la ministre du système de santé", a indiqué Frédéric Valletoux. "L'hôpital n'est pas le lieu du premier recours, mais pour cela, il faut une médecine de ville qui joue son rôle." Retour de l'obligation de la PDS pour les médecins de ville "Il faut sortir de la politique du rabot, desserrer l'étau financier" a-t-il plaidé tout en réclamant que les crédits de l'Ondam soient délivrés en intégralité. "Il faut une gestion responsable et respectueuse du vote de l'Ondam. Les enveloppes ne sont jamais rendues à 100%. Donnons aux hôpitaux ce qui a été voté." L'année dernière, 150 millions d'euros ont été rendus sur les 400 millions gelés. Une enveloppe qui est loin de combler les 1,5 milliards de déficit enregistrés en 2017. Dans les mesures urgentes à mettre en place, Frédéric Valletoux réclame le retour de l'obligation de la PDS pour les médecins de ville. La FHF appelle aussi à lancer un plan d'investissement dans les hôpitaux afin de moderniser les établissements, développer la e-santé et les nouvelles technologies. Une "mission de simplification" de l'hôpital, réclamée de longue date par la FHF, serait "un signal politique que l'on s'intéresse à ce sujet", a estimé Frédéric Valletoux. Enfin, il appelle à plus d'autonomie et de souplesse dans la gestion des établissements. "Climat social extrêmement tendu" Lors de sa rencontre ce jeudi soir avec le Premier ministre, Edouard Philippe, le président de la FHF devrait rappeler ces attentes mais aussi faire part du "climat social extrêmement tendu" dans les hôpitaux. "Tous les ingrédients sont là pour des revendications sociales plus fortes, a souligné Frédéric Valletoux. Si ça n'a pas encore craqué c'est parce que les hospitaliers sont d'abord là pour assurer le service public. Mais les acteurs pointent tous un climat qu'ils n'ont jamais connu." Interrogé sur la réforme de la T2A, le président de la FHF a estimé que l'urgence n'était pas là. "Des améliorations techniques sont à faire, mais il ne faut pas remettre en cause le système. Ce qui est plus critiquable, c'est l'Ondam et le non-respect des enveloppes votées. Aujourd'hui, le débat est politique et la T2A est un chiffon rouge". Parmi les pistes d'amélioration des dépenses, Frédéric Valletoux a appelé à une meilleure "pertinence des soins" et à lutter "contre les actes inutiles". "Ça va bousculer les acteurs, mais on ne peut plus faire l'économie de ce débat", a-t-il plaidé.
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