Alors que des enfants sont régulièrement transférés dans des hôpitaux de province, la ministre de la Santé a lancé une mission pour “résorber les tensions” affectant les services de réanimation pédiatriques franciliens. "Depuis cet automne, les services de réanimation pédiatrique et de surveillance continue de la région Île-de-France connaissent des phénomènes de saturation, ayant conduit à des transferts de patients, hors région, loin de leur domicile et de leurs proches", indique le ministère de la Santé dans un communiqué. Pour “résorber les tensions” affectant ces services, Agnès Buzyn a annoncé à l’issue d’une réunion sur le sujet lundi 2 décembre, lancer une mission d’appui de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) à l’ARS Île-de-France. “Cette mission "apportera des préconisations de court et de moyen terme pour résorber les tensions et optimiser la couverture des besoins de la population pédiatrique de la région” à l'approche du pic épidémique de l'hiver, en particulier en matière de bronchiolites, précise le ministère. “Elle identifiera, le cas échéant, les moyens nécessaires pour garantir un accueil des patients pédiatriques franciliens au plus proche de chez eux”. Des actions dès la fin de l’année Ses premières conclusions "sont attendues sous quinzaine pour un début des actions d'accompagnement des établissements de santé (...) dès la fin d'année". La mission devra également "s'appuyer" sur les plans présentés par le Gouvernement ces dernières semaines pour les urgences et l'hôpital public. Lors de la réunion, plus de 150 chefs de pôle et directeurs médicaux ont dénoncé "l'incendie qui ravage l'hôpital", s'inquiétant notamment de voir "des nourrissons en détresse vitale (...) quotidiennement refusés en secteurs de soins intensifs, faute de lits ouverts en réanimation pédiatrique", dans une tribune publiée par Le Monde. "Ces enfants sont régulièrement transférés dans des hôpitaux situés à plus de 200km de leur domicile", dénoncaient-t-ils. Cette mission est perçue comme un affront pour les chefs de services qui ont écrit une lettre à la ministre. "L’actuelle épidémie de bronchiolite révèle à l’évidence les insuffisances d’une structuration hospitalière pédiatrique à bout de souffle… Cette situation est d’abord inacceptable pour les familles concernées et les soignants qui prennent en charge ces enfants, écrivent-ils. Dans un récent courrier, vous nous transmettiez votre volonté d’apporter des actes concrets pour redonner à l’hôpital un avenir et des ambitions. Notre désarroi est grand quand nous apprenons que ces actes ne sont pas des lits ou des moyens supplémentaires, mais une enquête de l’Igas", écrivent-ils, cités par Libération.
Les services de pédiatrie d’Île-de-France avaient déjà fait parler d’eux au mois d’octobre. Face à une pénurie d’internes pour les stages d’hiver, une vingtaine de chefs de services disaient craindre “une crise sanitaire”. En réponse, et suite officiellement à un “problème de procédure”, plus de 260 internes en médecine générale avaient dû changer de stage à la dernière minute. Un changement qui avait toutefois permis “une meilleure répartition” dans les services de la région, d’après l’ARS. [Avec AFP et Libération]
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