100 euros l'arrêt maladie : enquête sur un marché noir florissant
Motif, durée… Moyennant une centaine d'euros, des faussaires proposent des arrêts maladie "sur mesure" aux salariés, a révélé le magazine d'informations 66 Minutes dans son émission du dimanche 16 juin.
La scène est surréaliste. Après avoir échangé quelques mots avec un homme sur un forum, une journaliste de M6 négocie son arrêt maladie par téléphone, face caméra. Pour le motif et la durée souhaités, ce sera "100 balles", lui annonce son contact. "On a un livreur privé qui peut vous le livrer dans la nuit", ajoute-t-il. Avant de payer, la jeune femme demande à voir la photo. Le formulaire semble authentique : le nom et le numéro RPPS d'un vrai médecin figurent au bas du document. Complice ou victime ? Difficile de le savoir.
Alors que le nombre d'indemnités journalières a explosé ces dernières années, le magazine 66 Minutes (lien vers le replay) a enquêté sur les arrêts maladie abusifs. Un journaliste s'est notamment rendu en caméra cachée au cabinet d'une généraliste parisienne, réputée pour avoir "la main lourde" sur les arrêts de travail. Se plaignant de fatigue, ce dernier obtient un arrêt d'une semaine "en moins de cinq minutes, sans auscultation". Les caisses ne sont plus seules dans la chasse aux abus. De plus en plus d'employeurs suspicieux font appel à des détectives privés pour suivre leurs salariés, voire à des sociétés privées de contrôle, qui dépêchent des médecins au domicile des "suspects". Coût de la visite : 150 euros pour l'entreprise. Le fraudeur convaincu, quant à lui, risque non seulement de perdre le complément versé par l'employeur, mais aussi 3 ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende si ce dernier décide de le poursuivre devant la justice.
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