Agression sexuelle : le médecin "très tactile" relaxé

08/07/2017 Par Sandy Bonin
Faits divers / Justice

Un médecin urgentiste du centre hospitalier de Guéret (Creuse) était jugé pour agression sexuelle sur une de ses collègues agent administrative. En l’absence de preuve, le tribunal l’a relaxé.

Parmi les faits exposés jeudi au tribunal correctionnel de Guéret (Creuse), la victime, âgé d'une quarantaine d'année, déclare avoir été saisie par le poignet dans un couloir obscur, attirée dans une pièce et contrainte à un baiser non consenti. Le prévenu est un médecin urgentiste, quinquagénaire. À la barre, il a nié fermement les faits. Les deux procédures enclenchées, à la fois pénale et administrative, ont pris en compte l’écart d’assise professionnelle entre les protagonistes. Les policiers ont entendu un très grand nombre d’agents hospitaliers, de toutes les catégories, sans obtenir aucun témoignage direct sur l’agression mais en recueillant cette observation très partagée sur la victime : "C’est une femme très discrète, absolument pas aguicheuse, qui n’avait aucun intérêt à faire éclater un scandale en mettant en cause un médecin alors qu’elle n’était pas titulaire". Cinq jours avant le baiser volé, la victime aurait repoussé les "avances" du médecin : une bise qui glisse jusqu’à la commissure des lèvres, un corps qui se colle, une main qui se fait caressante, sans pour autant se lancer dans un "pelotage" explicite… Situation qui correspond parfaitement au portrait dressé par ses collègues de l’urgentiste : "Il est collant, c’est un gros lourd avec les femmes. Il a une façon très tactile de dire bonjour […] Il est macho, il fait des remarques sexistes et des blagues grivoises, mais il n’est pas le seul". En trente ans d’exercice à Guéret, ce praticien très familier avec ses collègues féminines, qu’elles soient aides-soignantes, infirmières ou médecins, n’aurait pourtant jamais franchi la ligne jaune. "C’est une façon d’être assez naturelle, elle nous était inculquée par nos professeurs durant nos études de médecine. Je reconnais que mes accolades ont un caractère enveloppant, mais je n’ai jamais touché une fesse ou une poitrine !", s’est expliqué le prévenu. Six mois avant les faits, le médecin urgentiste avait été condamné en appel pour une faute professionnelle qui avait coûté la vie à une patiente. Il était donc très fragilisé professionnellement, démis de ses fonctions de chef de service et ne sachant pas s’il pourrait continuer à exercer.  Ces avances et ce baiser forcé seraient une "décompensation" dans un contexte de désordre psychologique, a suggéré l’un de ses collègues. Sans preuve, sans témoin direct : "C’est parole contre parole", a recadré l’avocat de la défense. "La démonstration de la culpabilité n’est pas faite", a-t-il insisté. Le tribunal a tranché dans ce sens et a relaxé le prévenu. [Avec lamontagne.fr]

Approuvez-vous la proposition de l'Assurance maladie de dérembourser les prescriptions des médecins déconventionnés ?

Michel Lemariey-Barraud

Michel Lemariey-Barraud

Non

La vraie question est de savoir si on veut assurer correctement les usagers, ou asservir durablement les médecins. La CNAM, organi... Lire plus

0 commentaire
73 débatteurs en ligne73 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
0
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
3
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
3
La Revue du Praticien
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17