Un médecin urgentiste du centre hospitalier de Guéret (Creuse) était jugé pour agression sexuelle sur une de ses collègues agent administrative. En l’absence de preuve, le tribunal l’a relaxé.
Parmi les faits exposés jeudi au tribunal correctionnel de Guéret (Creuse), la victime, âgé d'une quarantaine d'année, déclare avoir été saisie par le poignet dans un couloir obscur, attirée dans une pièce et contrainte à un baiser non consenti. Le prévenu est un médecin urgentiste, quinquagénaire. À la barre, il a nié fermement les faits. Les deux procédures enclenchées, à la fois pénale et administrative, ont pris en compte l’écart d’assise professionnelle entre les protagonistes. Les policiers ont entendu un très grand nombre d’agents hospitaliers, de toutes les catégories, sans obtenir aucun témoignage direct sur l’agression mais en recueillant cette observation très partagée sur la victime : "C’est une femme très discrète, absolument pas aguicheuse, qui n’avait aucun intérêt à faire éclater un scandale en mettant en cause un médecin alors qu’elle n’était pas titulaire". Cinq jours avant le baiser volé, la victime aurait repoussé les "avances" du médecin : une bise qui glisse jusqu’à la commissure des lèvres, un corps qui se colle, une main qui se fait caressante, sans pour autant se lancer dans un "pelotage" explicite… Situation qui correspond parfaitement au portrait dressé par ses collègues de l’urgentiste : "Il est collant, c’est un gros lourd avec les femmes. Il a une façon très tactile de dire bonjour […] Il est macho, il fait des remarques sexistes et des blagues grivoises, mais il n’est pas le seul". En trente ans d’exercice à Guéret, ce praticien très familier avec ses collègues féminines, qu’elles soient aides-soignantes, infirmières ou médecins, n’aurait pourtant jamais franchi la ligne jaune. "C’est une façon d’être assez naturelle, elle nous était inculquée par nos professeurs durant nos études de médecine. Je reconnais que mes accolades ont un caractère enveloppant, mais je n’ai jamais touché une fesse ou une poitrine !", s’est expliqué le prévenu. Six mois avant les faits, le médecin urgentiste avait été condamné en appel pour une faute professionnelle qui avait coûté la vie à une patiente. Il était donc très fragilisé professionnellement, démis de ses fonctions de chef de service et ne sachant pas s’il pourrait continuer à exercer. Ces avances et ce baiser forcé seraient une "décompensation" dans un contexte de désordre psychologique, a suggéré l’un de ses collègues. Sans preuve, sans témoin direct : "C’est parole contre parole", a recadré l’avocat de la défense. "La démonstration de la culpabilité n’est pas faite", a-t-il insisté. Le tribunal a tranché dans ce sens et a relaxé le prévenu. [Avec lamontagne.fr]
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