Le comportement du Dr Bernard Norman Barwin, âgé de 80 ans, a été jugé "consternant" et "répréhensible" par la commission disciplinaire de l'ordre des médecins de l'Ontario. Pendant des décennies, ce médecin canadien spécialisé dans le traitement de l'infertilité a inséminé plusieurs femmes avec son propre sperme ou celui de mauvais donneurs dans sa clinique d'Ottawa. Des pratiques révélées au grand jour lorsqu'un des enfants a cherché son géniteur. Le médecin fait désormais l'objet d'une action en justice collective pour une série de naissances – entre 50 et 100 – de bébés conçus artificiellement avec le sperme d'un mauvais donneur. Dans onze cas, il s'agissait de sa propre semence. Le mardi 25 juin, l'ordre des médecins local a décidé de le radier et de le condamner à une amende de 10 000 dollars canadiens (6700 euros). "Vous avez trahi la confiance (de vos patients) et par vos actions vous avez durement affecté des personnes et leurs familles, et provoqué des dégâts irréparables qui vont toucher plusieurs générations", ont-ils expliqué dans leur décision. Une des victimes, Rebecca Dixon, a indiqué à la commission disciplinaire qu'elle avait appris il y a trois ans, à l'âge de 25 ans, que le Dr Barwin était son père biologique. "À ce moment, ma vie a changé pour toujours", a-t-elle témoigné, expliquant avoir ressenti de la "répulsion" et l'impression d'avoir été "contaminée". Son père, gravement malade, "a dû apprendre à accepter que la fille qu'il avait élevée et aimée n'était pas son enfant biologique". Quant à sa mère, "elle a dû digérer le fait que quelque chose était arrivé son corps à son insu, ou contre son gré." Interdit de pratiquer en 2014 "Je me retrouve à rechercher des gens qui me ressemblent, qui pourraient être des demi-frères ou demi-sœurs", a ajouté Rebecca Dixon. La jeune femme a assuré avoir déjà retrouvé quinze d'entre eux, et s'attend à en découvrir d'autres. De son côté, Bernard Norman Barwin n'a pas comparu en personne. Ses avocats ont également indiqué qu'il ne contesterait pas la peine. Déjà en 2014, ce praticien, aujourd'hui âgé de 80 ans, avait dû renoncer à pratiquer la médecine après une première action disciplinaire. Il avait été alors reconnu coupable d'avoir inséminé artificiellement trois femmes avec le sperme d'un mauvais donneur, invoquant à l'époque une erreur de manipulation. [Avec AFP]
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