De garde en prison, il ne s’était pas déplacé : un praticien jugé pour homicide involontaire après le décès d’une détenue

17/11/2021 Par Pauline Machard
Faits divers / Justice
Débordé pendant une garde à la maison d’arrêt pour femmes de Fleury-Mérogis, l’homme n’était pas intervenu au chevet de la patiente. Celle-ci avait été retrouvée morte dans sa cellule le lendemain matin.    

Les faits, relatés par Le Parisien, se sont déroulés le 1er novembre 2012. Une détenue âgée de 34 ans, incarcérée à la maison d’arrêt pour femmes de Fleury-Mérogis (Essonne), se plaint de douleurs et demande à voir le médecin de garde. Elle ne le verra jamais, et décédera dans la nuit des suites d’une myocardite. Elle sera retrouvée morte dans sa cellule le matin du 2 novembre.  

Depuis 9 ans, raconte le quotidien régional, l’instruction s’attache à démêler les responsabilités dans cette affaire, car de nombreuses questions restent en suspens. L’information selon laquelle la détenue se plaignait de douleurs est-elle remontée au praticien de garde, alors que la détenue avait parlé de ses douleurs à une surveillante dès l’après-midi ?  

 

Une garde d’une "extrême lourdeur"

Le praticien, lui, dit avoir été prévenu vers 22h30 que la patiente se plaignait de douleurs au dos et au thorax, de fourmillements dans le bras. Il explique les raisons qui l’ont conduit à ne pas se déplacer et à demander à un surveillant d’aller voir : le fait qu’il était en train de suturer un autre détenu, qu’il ait besoin de davantage d’informations… Retour : les douleurs n’auraient plus été d’actualité. Il serait allé se reposer.  

Le tribunal met aussi à plat les conditions dans lesquelles le praticien de garde exerçait : le nombre de détenus à sa charge (3.800), une garde très longue, un repos de sécurité non respecté, ainsi que l’absence de supervision, la personne étant censée supervisée le praticien, diplômé à l’étranger, ayant été d’astreinte chez lui.  

Si le procureur retient “l’extrême lourdeur” de la garde, il estime néanmoins que “le lien entre votre non-intervention et le décès est caractérisé”, cite Le Parisien. 8 mois de prison avec sursis et 2.000 euros d’amende ont été requis à l’encontre du praticien, aujourd’hui âgé de 68 ans, jugé pour “homicide involontaire”. La décision a été mise en délibéré au 3 janvier 2022.  

[Avec Le Parisien

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

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Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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