Fraude à l’Assurance maladie : trois centres de santé déconventionnés

22/05/2023 Par Mathilde Gendron
Faits divers / Justice
Soupçonnés d’avoir facturé des actes fictifs, trois centres de santé dentaires et ophtalmologiques des Hauts-de-Seine sont déconventionnés à partir de ce lundi 22 mai.
 

À compter de ce lundi 22 mai, trois centres de santé des Hauts-de-Seine sont obligés de se déconventionner en raison de fraude à l’Assurance maladie. Les établissements en cause sont un centre dentaire et un centre d’ophtalmologie de Courbevoie et un centre d’ophtalmologie situé à Antony. Pendant cinq ans, le reste à charge de l’Assurance maladie sera drastiquement réduit, au simple “tarif d’autorité”. Cette sanction avait été prévue dans la loi de financement de la Sécurité Sociale de 2022. Suite à une plainte déposée en juin 2022 et les témoignages de plusieurs dizaines de patients et de professionnels de santé, une enquête a été ouverte par la CPAM des Hauts-de-Seine. Pendant un an, elle a mené des perquisitions avec l’ARS d'Île-de-France pour découvrir la fraude. “Des enquêtes ont permis de confirmer des pratiques frauduleuses. Il est notamment reproché à ces centres d’avoir facturé des actes fictifs”, rapporte la CPAM, à nos confrères du Parisien. Le préjudice est estimé à plus de 1,7 millions d’euros. “L’Assurance maladie déconseille fortement à ses assurés d’avoir recours à ces centres, poursuit la CPAM.

Ces déconventionnements font suite à un premier épisode, le 23 janvier dernier, où deux centres de santé dentaires de Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) et de Trappes (Yvelines) avaient eux aussi été sanctionnés. Dans les Hauts-de-Seine, sur 120 centres de santé, 21 font l’objet d’un suivi. Adoptée le 9 mai dernier par le Sénat, la loi encadrant de manière plus stricte l’installation et l’activité des centres de santé vient d’être promulguée au Journal officiel. Elle indique que les centres de santé ou leurs antennes, ayant une activité dentaire ou ophtalmologique ou orthoptique “sont soumis, à l'agrément du directeur général de l'ARS”. Pour les centres de santé déjà en place, le représentant légal de l'établissement doit adresser au directeur général de l'ARS un dossier en vue de l'obtention de l'agrément mentionné. Ce dernier comprend “le projet de santé, les déclarations des liens d'intérêts de l'ensemble des membres de l'instance dirigeante et les contrats liant l'organisme gestionnaire à des sociétés tierces, selon des critères définis par voie réglementaire”. Pour les établissements qui emploient un professionnel médical “un comité dentaire ou un comité médical” devra être constitué. Chaque trimestre, il devra rédiger un compte-rendu qui sera transmis au gestionnaire du centre de santé et au directeur général de l’ARS.   [Avec Le Parisien]

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Enquête
Abandon des études de médecine : enquête sur un grand "gâchis"
05/09/2024
15
"Dans cette vallée, le médicobus ne remplace pas le médecin traitant" mais assure "la continuité des soins"
17/09/2024
2
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
5